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Gibraltar : le Royaume-Uni et l'Espagne se menacent de poursuites

Regain de tensions entre Londres et Madrid sur le sort du petit morceau de territoire britannique sur la péninsule ibérique. Pour dénoncer le renforcement des contrôles douaniers sur place, David Cameron menace de porter le dossier sur le terrain juridique. De son côté, l'Espagne envisage de saisir la Cour internationale de justice de la Haye.
Article rédigé par Antoine Krempf
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Maxppp)

Trois siècles que Londres et Madrid se disputent les 7 kilomètres carrés de Gibraltar...
et les deux pays ne s'en lassent pas. L'Espagne doit "enlever ses pattes
de notre rocher
", a lancé ce lundi le maire de Londres Boris Johnson.

Des contrôles qui ne passent pas

Tout est partie d'un récif artificiel coulé fin juillet au large du
rocher par les autorités britanniques de Gibraltar. D'après ces dernières, il
s'agissait de créer un refuge pour certaines espèces sous-marines.

Mais l'Espagne
y a surtout vu une tentative pour empêcher ses pêcheurs de travailler
normalement. "Inacceptable ", pour le Premier ministre espagnol Mariano Rajoy. En réaction, Madrid a décidé de durcir les contrôles aux
frontières pour les milliers de touristes, travailleurs et résidents du rocher.
L'idée d'un droit de péage à 50 euros a même été avancée.

Poursuites devant l'Onu ?

Londres a très peu goûté cette initiative : "Le Premier
ministre est déçu de l'incapacité des Espagnols à mettre fin aux nouveaux contrôles
frontaliers ce week-end et nous envisageons désormais les recours juridiques
dont nous disposons
", a annoncé le porte-parole de David Cameron. 

Peu importe, l'Espagne "ne renoncera pas " à ses
contrôles, a poursuivi le ministre espagnol des Affaires étrangères. Pour Madrid, Gibraltar ne faisant pas partie de l'espace Schengen, ces contrôles sont obligatoires. 

D'ailleurs
Madrid annonce également envisager "la possibilité d'avoir recours " à
la justice "des instances comme l'Onu, le Conseil de sécurité, l'Assemblée
des Nations unies ou la Cour internationale de justice de La Haye
".

Une histoire d'isthme, d'air et d'eau

Le fond de l'affaire concerne les limites du traité
d'Utrecht de 1713 par lequel les Espagnols renoncent à Gibraltar.

Les eaux et l'air sont-ils concernés par ce texte ?
"Ce sont des eaux espagnoles qui n'ont jamais été cédées " assure
Madrid. Mais David Cameron a fait des eaux territoriales "une question de souveraineté nationale ".Même question pour l'isthme "qui est une propriété
espagnole, n'a jamais été cédé par le 
traité d'Utrecht et a été occupé avec le temps par les
Britanniques
". C'est sur cette langue de terre qui relie le rocher à l'Espagne
que l'aéroport de Gibraltar a été construit.

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