: Reportage Géorgie : les manifestants pro-européens restent mobilisés contre "un gouvernement illégal", malgré la répression
La contestation se poursuit malgré les menaces du pouvoir. En Géorgie, les manifestants pro-UE sont de nouveau, samedi 7 décembre, descendus dans la rue par milliers pour contester l’abandon des ambitions européennes du gouvernement, et les fraudes lors des dernières législatives. Un gouvernement qu’ils accusent d’être aux ordres de la Russie.
Au dixième soir de rassemblement dans la capitale, des représentants de toutes les églises sont venus apporter leur soutien aux manifestants. Aux côtés de prêtres, d'un pope, d'un rabbin, d'imams, l'archevêque de l'Église baptiste prend la parole sur les marches du Parlement : "Quand quelqu'un est torturé, c'est le Christ qui est torturé. Notre patrie, la Géorgie, que nous aimons tous tant : chiites, sunnites, juifs, chrétiens de diverses confessions, orthodoxes, protestants, catholiques et autres... mérite d'être libre."
Des propos salués par la foule alors que l'Église orthodoxe géorgienne reste fidèle à Moscou. Zaza, professeur de français, apprécie ce front des religieux : "C'est la seule arme que nous avons. C'est notre unité et c'est notre volonté d'être ici, de lutter pour la Géorgie et pour l'avenir européen du pays."
"Si on perd aujourd'hui, si nous plions, la Géorgie va devenir comme la Biélorussie et on se retrouvera dans la dictature d'ici quelques mois."
Zaza, professeur de français à Tbilissià franceinfo
"Nous n'arrêterons pas de manifester"
C'est un enjeu existentiel pour tous les manifestants qui descendent chaque nuit et scandent Géorgie, enveloppés du drapeau de leur pays. Une Géorgie qu'ils voient menacée par l'emprise russe à laquelle, dénoncent-ils, se soumet le pouvoir. La tension est perceptible. Arrestations et passages à tabac se multiplient. Ils sont souvent le fait d'hommes cagoulés et masqués. Mais cela n'entame pas la détermination d'Anna, doyenne de la faculté de droit, bien décidé à rester dans la rue "tant que nous n'aurons pas de nouvelles élections, des élections légitimes, parce que ce gouvernement n'est pas le nôtre". "C'est un gouvernement illégal et nous n'arrêterons pas de manifester, ajoute-t-elle. Vous pouvez voir la situation empire, ils battent des civils, des journalistes sans aucune attaque de notre côté."
Une journaliste de la chaîne d'opposition Pirvelli a été violemment jetée à terre durant un direct. De nouveaux dirigeants de l'opposition ont été pris pour cible. Canons à eau et gaz lacrymogènes contre slogans pour la liberté et pour l'Europe. Malgré le froid et la fatigue, Tbilissi continue à battre le pavé.
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