Géorgie : Moscou et Washington durcissent le ton
Jour après jour, le ton est monté. Menaces et accusations n'ont pas cessé de traverser l'Atlantique, de Moscou à Washington, de Washington à Moscou. La pomme de discorde a un nom : "l'intégrité territoriale" de la Géorgie. Au moment où George Bush rappelle y être plus qu'attaché, le ministre russe des Affaires Etrangères affirme qu'elle n'est plus "à l'ordre du jour" et que le monde peut aussi bien l'"oublier" tout de suite.
Et chaque camp est bien décidé à prouver sa détermination. Côté russe, le président Medvedev a affiché au grand jour son soutien aux vélléités d'indépendance de l'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie : les dirigeants de ces deux provinces séparatistes géorgiennes ont été conviés au Kremlin. Côté américain, Bush a dépêché sa diplomate en chef à Tbilissi, pour réaffirmer le soutien "indéfectible" des Etats-Unis à la Géorgie.
Les troupes russes toujours en Géorgie
Condoleeza Rice doit rencontrer ce vendredi le président Saakachvili, pour "consolider le cessez-le-feu". Auparavant, la secrétaire d'Etat a fait une étape à Brégançon, dans le Var, pour s'entretenir avec Nicolas Sarkozy, puisque c'est lui qui était allé négocier ce cessez-le-feu à Tbilissi et à Moscou. Sarkozy et Rice ont tous deux estimé que ce plan de paix - qui n'a fait l'objet que d'un accord oral - "devait être signé sans délai".
Il faut dire que le cessez-le-feu décidé entre Russie et Géorgie semble bien insuffisant à régler la situation sur place. Ce jeudi, les troupes russes ont fait mouvement autour d'au moins trois villes géorgiennes, dont Gori. Tbilissi a aussitôt accusé Moscou de tenter de "détruire" ses villes, ce que le Kremlin a démenti, parlant de simples opérations de reconnaissance.
Situation humanitaire "préoccupante"
Quant à la situation humanitaire, elle est "extrêmement préoccupante", selon le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon. Le Comité International de la Croix Rouge (CICR) estime que 100.000 civils ont fui leurs habitations par peur des combats. L'aide, venue notamment des Etats-Unis, commence seulement à leur parvenir.
La situation est plus préoccupante encore en Ossétie du Sud. Les ONG n'ont pas encore pu s'y rendre, faute d'accord entre les différents protagonistes sur la mise en place d'un couloir humanitaire.
_ Le CICR a annoncé dans la soirée avoir obtenu le feu vert des autorités pour l'ouverture d'un accès sécurisé, mais souligné que la
situation sur le terrain restait dangereuse.
Céline Asselot
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