Géorgie: malgré les promesses, la Russie ne lève pas le camp
Des soldats russes ont pris position à l'entrée du port de Poti, dans l'ouest du pays sur la mer Noire, creusant des tranchées et installant des mortiers. Parallèlement, l'armée russe tient toujours ses positions autour de Gori, à quelques kilomètres au sud de la province séparatiste d'Ossétie du Sud, et à Igoeti, à une cinquantaine de kilomètres de la capitale Tbilissi. Gori et Igoeti sont toutes deux situées le long du principal axe routier est-ouest, dont le contrôle par les forces russes permet de couper la Géorgie en deux.
Aucun signe de retrait manifeste n'a pu être constaté, en dépit des promesses du président russe Dimitri Medvedev. Le président géorgien Mikhaïl Saakachvili a contesté la réalité de ce retrait, qualifié de "jeu de dupes". "Moscou, a-t-il affirmé, réduit le nombre de ses soldats par endroits pour mieux s'emparer d'emplacements stratégiques ailleurs dans le pays". Les troupes semblent en effet s'installer pour un long moment. Et déjà, certains s'inquiètent que Moscou ait pour objectif d'occuper durablement la petite république de Géorgie, alliée des Occidentaux.
Si le général Anatoli Nogovitsine, chef-d'état major adjoint des forces russes, a affirmé que les troupes quittaient les lieux conformément à l'accord de paix, le commandant en chef de l'armée de terre Vladimir Boldyrev a déclaré qu'elles auraient "besoin d'environ 10 jours pour quitter les positions qu'elles occupent, en colonnes, et passer dans l'ordre, sur le territoire de la Russie, via l'Ossétie du Sud".
La France, dont l'ambassadeur en Géorgie Eric Fournier a été retenu ce matin pendant trois heures près de Gori à un barrage russe, a réaffirmé "la nécessité du retrait des troupes russes conformément à l'accord en six points agréé par les autorités russes et géorgiennes et aux engagements pris par le président Medvedev lors de ses différents entretiens avec le président" Sarkozy. De son côté, Washington a demandé à la Russie de retirer "maintenant" ses troupes déployées en Géorgie, jugeant que Moscou violait ses engagements. Les Etats-Unis ont par ailleurs répété que la coopération militaire avec la Russie dans le cadre de l'Otan serait suspendue jusqu'à la résolution du conflit avec Tbilissi.
Anne Jocteur Monrozier, avec agences
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