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Frénésie de luxe à Vienne

Les temps changent. Incarnation de la culture et d'une élégance surannée, la capitale autrichienne se tourne désormais vers un luxe ostentatoire. Palaces et maisons de luxe, comme Vuitton ou Prada, y occupent désormais une grande place pour le plus grand bonheur des nombreux touristes arabes, asiatiques ou russes.
Article rédigé par Valerie Kowal
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
Touristes asiatiques dans le «triangle doré» du luxe à Vienne (8 août 2013). (AFP)

Damer le pion à Paris ou Milan, les deux grandes capitales du luxe en Europe, tel semble être l'objectif de Vienne. Les grands hôtels comme le célèbre Sacher, le Bristol ou l'Impérial, datant de l'empire austro-hongrois, et le Kohlmakt, petite rue dédiée au luxe, sont longtemps restés les seuls attributs de gamme de la capitale autrichienne.

Mais, même par temps de crise, les choses sont en train de changer. Le centre-ville regorge désormais de boutiques Vuitton, Prada ou Armani. Palaces et hôtels 5 étoiles ont aussi ouvert leurs portes ces derniers mois. La première boutique Yves Saint Laurent devrait aussi s'implanter dans le «quartier doré» de la capitale.

«On peut trouver presque toutes les marques à Vienne. Il n'y a plus aucune raison d'aller ailleurs pour le shopping haut de gamme», assure Helmut Schramm, chef de la division mode à la chambre économique. «La ville a commencé son expansion dans le luxe ces 20 dernières années grâce à l'ouverture du rideau de fer et au boom du voyage des asiatiques», indique Paul Dutschmann, chef de marketing du Palais Hansen Kempinski, qui affiche la suite la plus chère de la ville: plus de 15.000 euros la nuit.

Après la chute du communisme est apparue une nouvelle classe de riches en Russie, avides de luxe. Mais Vienne a toujours été aussi un lieu privilégié pour les touristes des pays du Golfe. Les Chinois, quant à eux, sont parmi les plus dépensiers: ils déboursent en moyenne 623 euros par jour.

Les riches autrichiens commencent aussi à apprécier d'avoir accès à la dernière mode milanaise ou parisienne. «Les vendeurs nous disent avoir l'impression que les autrichiens n'attendaient que d'avoir l'occasion d 'acheter des articles de mode originaux», déclare Daniela Steurer de la société Signa Holding, qui gère le «quartier doré».

L'Autriche compte 77.600 millionnaires et les «super riches sont totalement indifférents à la crise mondiale», comme le souligne Norbert Kettner, directeur de l'office du tourisme. Mais malgré ce «lifting», l'offre de Vienne reste toutefois pâle en comparaison des autres capitales auropéennes. «Pour une ville de cette taille, il y a encore de la marge» pour poursuivre l'expansion dans le luxe ajoute-t-il.

Ministres et diplomates assistent régulièrement à des conférences dans la capitale autrichienne où les Nations-Unies ont une représentation. Et ces visiteurs «hors normes» dépensent pendant leur séjour près du double du touriste moyen. «Pour l'image de la capitale autrichienne, le boom du luxe n'a pas de prix. C'est un petit pourcentage, mais cela relève nettement le statut de Vienne», estime Helmut Schramm de la chambre économique de la ville.

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