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François Hollande, Angela Merkel, l'essentiel compromis

Ce sera le baptême du feu diplomatique pour le nouveau président français : la rencontre avec son homologue en Allemagne. François Hollande s'envolera pour rencontrer Angela Merkel, quelques heures seulement après son investiture. Une tradition qui prend un sens tout particulier en pleine crise de la zone euro.
Article rédigé par Olivier Bénis
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Franceinfo (Franceinfo)

Si la France et l'Allemagne sont les deux piliers de la zone euro, le compromis entre les deux puissances sera sans doute crucial pour la sauver. Car l'élection de François Hollande le 6 mai a changé la donne, et brisé le couple Merkel / Sarkozy, établi tant bien que mal ces derniers mois. L'objectif sera donc d'abord de rassurer l'Europe sur l'entente entre les dirigeants franco-allemands.

Un objectif qui va se heurter à des divergences d'opinion prévisibles. François Hollande lui-même l'a dit aujourd'hui : "Je considère que la France et l'Allemagne doivent travailler ensemble, mais nous ne pensons pas encore sur tous les sujets la même chose."  Un euphémisme lorsqu'on compare les points de vue des deux dirigeants, notamment sur l'austérité (voulue par l'Allemagne) ou la croissance (essentielle pour la France).

De l'eau dans le vin d'Angela Merkel

Mais l'élection présidentielle française n'est pas le seul argument en faveur du compromis. Car en Allemagne, la puissance de la chancelière (et donc celle de sa solution de sortie de crise) a été ébranlée par la cuisante défaite électorale de son parti, la CDU, dans le Land le plus peuplé d'Allemagne. Une défaite justement liée, au moins en partie, à la politique d'austérité de la CDU, désavouée par les électeurs allemands.

François Hollande se trouverait donc en position de force, tout juste auréolé d'une victoire présidentielle. D'autant plus qu'Angela Merkel aura très vite besoin des voix des sociaux-démocrates qui, comme le président français, réclament un "pacte de croissance" .

Plusieurs points d'accord

D'ailleurs, l'Europe semble aussi donner raison à François Hollande. Les dirigeants européens ont prévu de réfléchir à une initiative de croissance, à travers la mobilisation de 80 milliards de fonds structurels, le renforcement des moyens de la Banque Européenne d'Investissement, et la possibilité d'emprunts obligataires pour le financement de grands projets. Trois propositions formulées par le président français.

De l'autre côté, François Hollande a accepté la nécessité d'une plus grande discipline budgétaire. Même s'il réclame toujours une renégociation du dernier traité sur le sujet, pour y intégrer les éléments de croissance, justement.

L'entente cordiale est donc loin d'être impossible. Une ministre allemande est même persuadée qu'Angela Merkel "va trouver le moyen de coopérer comme il faut, comme il est nécessaire pour l'Europe, avec François Hollande."

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