Espagne : manifestation d’union nationale contre ETA
La droite et la gauche avaient pris l’habitude de manifester séparément dans les rues de la capitale espagnole. La "concentration" prévue ce soir à Madrid est la première unitaire depuis des années.
_ ETA, qualifiée par l’Union européenne d’organisation terroriste, est jugées responsable de 819 assassinats en Espagne. Dont près de 200 gardes civils. Le dernier attaqué, samedi, dans le sud de la France, est toujours "en état clinique apparent de mort cérébrale", dans un hôpital de Bayonne.
Cet attentat est le premier acte attribué dans l’hexagone à ETA depuis plus de 30 ans. Et il a ravivé l’urgence de la lutte anti-terroriste espagnole.
D'autant plus que la société est la première à monter au créneau, indiquent tous les sondages. Lasse de la violence terroriste basque, elle souhaite une solution définitive à ce problème qui empoisonne la vie du pays depuis bientôt 40 ans.
"Le terrorisme peut seulement être combattu et mis en déroute par l’unité des démocrates et avec la force de l’Etat de droit", a fait savoir un communiqué national samedi.
Ce combat prend le devant de la scène politique, à trois mois des élections législatives. Le parti au pouvoir prône la négociation (une résolution votée en 2005 et toujours en vigueur autorise le gouvernement à entamer le dialogue avec ETA si ce dernier montre renoncer aux actes de violence). Le PP prône la condamnation.
_ Hier matin à Madrid, cinq minutes de silence organisées devant la mairie de la capitale, en signe de contestation aux actes terroristes, se sont transformées en huées. Accusé de céder "au chantage" de ETA, le gouvernement Zapatero s’est fait fustiger : "fais ta valise et va-t-en avec ETA !". Une atmosphère de confrontation bien éloignée des volontés de consensus exprimées ce week-end…
Eléonor Le Bugle
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