Espagne : campagne électorale suspendue après un meurtre
Union sacrée face au terrorisme. Après le meurtre d'Isaïas Carrasco, ancien élu local de Mondragon, dans le Pays basque, les socialistes espagnols et leurs adversaires du Parti populaire, de droite, ont décidé de mettre fin à la campagne électorale pour les législatives, qui doivent se dérouler dimanche. Elle devait normalement se terminer hier soir à minuit.
La presse espagnole rapporte qu'Isaïas Carrasco, 42 ans, a été abattu devant chez lui vers 13 h 30, alors qu'il sortait en compagnie de sa femme et de sa fille. Il a été immédiatement transferré à l'hôpital, mais il n'a pas survécu à ses blessures.
Il aurait été atteint à la nuque, méthode habituellement utilisée par les séparatistes basques. Du coup, les médias de la Péninsule attribuent le meurtre à ETA. Le ministre de l'intérieur, Alfredo perez Rubalcaba, a confirmé cette hypothèse.
Le gouvernement socialiste espagnol avait relevé le 21 février son alerte nationale antiterroriste à son “niveau maximum” pour la période des élections, craignant en particulier que l'ETA ne tente d'influer sur le scrutin en commettant un attentat meurtrier.
Dans la soirée, la France par la voix de Bernard Kouchner a condamné ce "lâche assassinat" et assuré Madrid de sa "solidarité".
L'ETA a déjà commis deux attentats au Pays Basque depuis le lancement officiel de la campagne électorale espagnole le 22 février.
Le gouvernement socialiste a adopté une ligne dure contre l'ETA et l'ensemble de sa mouvance politique depuis l'échec de négociations de paix en 2006 avec le groupe armé.
L'ETA est tenue pour responsable de la mort de 819 personnes en
Espagne en 40 ans d'attentats.
Grégoire Lecalot, avec agences
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