Espagne : abandon du projet de loi controversé sur l'avortement
Après des mois de contestations, le gouvernement espagnol recule. Le chef du gouvernement conservateur Mariano Rajoy a indiqué mardi qu'il retirait le projet de loi sur l'avortement, reconnaissant qu'il n'était pas parvenu à aplanir la polérmique, même au sein de son propre parti.
"Nous allons continuer à étudier les voies qui permettront à la réforme d'être mieux acceptée mais pour l'instant, j'estime avoir pris la décision la plus sensée ", a déclaré Mariano Rajoy, à la volée, lors d'un évènement protocolaire, neuf mois après que le projet a été adopté en Conseil des ministres. Son adoption en décembre avait entraîné des réactions jusqu'en dehors des frontières de l'Espagne. Les socialistes français avaient notamment été parmi les plus virulents, la ministre de l'Education Najat Vallaud-Belkacem a d'ailleurs salué cette décision :
Excellente nouvelle : le gouvernement espagnol a renoncé à son projet anti #IVG. Bravo à toutes celles et ceux qui se sont mobilisés !
— Najat Belkacem (@najatvb) September 23, 2014
L'avortement des mineures sans autorisation retouché
Ce projet comptait modifier la précédente loi adoptée en 2010 par le gouvernement socialiste espagnol, qui autorisait l'avortement jusqu'à 14 semaines de grossesse, et jusqu'à 22 en cas de malformation du foetus. Ce nouveau projet entendait n'autoriser l'avortement qu'en cas de danger prouvé pour la vie ou la santé physique ou psychologique de la femme, ou après un viol, mais ne tenait pas compte de la malformation du foetus comme motif valable.
Finalement, le gouvernement de droite ne va retoucher que l'un des points les plus polémiques du texte : celui qui permettait aux mineurs d'avorter sans l'autorisation de leurs parents. "Pour l'instant, nous pouvons modifier la loi pour que ces jeunes de 16 ou 17 ans ne puissent pas le faire sans l'accord de leurs parents ", a indiqué Mariano Rajoy mardi.
L'opposition demande la démission du porteur du projet
Mardi, le sujet arrivait parmi les thèmes les plus débattus sur Twitter en Espagne, l'opposition de gauche et les associations se félicitant du retrait du projet de loi. Tous réclament la démission du porteur du projet, le ministre de la Justice Alberto Ruiz Gallardon qui affirmait encore récemment que la loi serait adoptée avant la fin de l'été. "La loi sur l'avortement de Gallardon est retirée grâce à la lutte de tous ", se réjouit notamment le chef des socialistes, Pedro Sanchez, sur Twitter :
Confirmado por Rajoy. Se retira #Leydelaborto de Gallardón gracias a la lucha de tod@s. La #OposiciónCiudadana está en la calle.
— Pedro Sánchez (@sanchezcastejon) September 23, 2014
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