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Espagne : abandon du projet de loi controversé sur l'avortement

Le gouvernement espagnol retire son projet de loi sur l'avortement, qui prévoyait de réduire le droit d'avorter dans le pays, et avait entraîné une violente contestation. Le chef du gouvernement de droite Mariano Rajoy avait fait de cette réforme une de ses grandes promesses électorales.
Article rédigé par Clara Beaudoux
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Lors d'une manifestation à Paris pour le droit à l'avortement en Espagne, en février dernier © Maxppp)

Après des mois de contestations, le gouvernement espagnol recule. Le chef du gouvernement conservateur Mariano Rajoy a indiqué mardi qu'il retirait le projet de loi sur l'avortement, reconnaissant qu'il n'était pas parvenu à aplanir la polérmique, même au sein de son propre parti. 

"Nous allons continuer à étudier les voies qui permettront à la réforme d'être mieux acceptée mais pour l'instant, j'estime avoir pris la décision la plus sensée ", a déclaré Mariano Rajoy, à la volée, lors d'un évènement protocolaire, neuf mois après que le projet a été adopté en Conseil des ministres. Son adoption en décembre avait entraîné des réactions jusqu'en dehors des frontières de l'Espagne. Les socialistes français avaient notamment été parmi les plus virulents, la ministre de l'Education Najat Vallaud-Belkacem a d'ailleurs salué cette décision :

L'avortement des mineures sans autorisation retouché

Ce projet comptait modifier la précédente loi adoptée en 2010 par le gouvernement socialiste espagnol, qui autorisait l'avortement jusqu'à 14 semaines de grossesse, et jusqu'à 22 en cas de malformation du foetus. Ce nouveau projet entendait n'autoriser l'avortement qu'en cas de danger prouvé pour la vie ou la santé physique ou psychologique de la femme, ou après un viol, mais ne tenait pas compte de la malformation du foetus comme motif valable.

Finalement, le gouvernement de droite ne va retoucher que l'un des points les plus polémiques du texte : celui qui permettait aux mineurs d'avorter sans l'autorisation de leurs parents. "Pour l'instant, nous pouvons modifier la loi pour que ces jeunes de 16 ou 17 ans ne puissent pas le faire sans l'accord de leurs parents ", a indiqué Mariano Rajoy mardi. 

L'opposition demande la démission du porteur du projet

Mardi, le sujet arrivait parmi les thèmes les plus débattus sur Twitter en Espagne, l'opposition de gauche et les associations se félicitant du retrait du projet de loi. Tous réclament la démission du porteur du projet, le ministre de la Justice Alberto Ruiz Gallardon qui affirmait encore récemment que la loi serait adoptée avant la fin de l'été. "La loi sur l'avortement de Gallardon est retirée grâce à la lutte de tous ", se réjouit notamment le chef des socialistes, Pedro Sanchez, sur Twitter :

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