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En Belgique, une bulle en Français qui coince
Le parlement flamand a fait supprimer le texte en français d'un phylactère. Le dessin de François Schuiten illustre le catalogue d'une exposition consacrée à la bande dessinée en Belgique, installée au sein du parlement. Un nouvel épisode des tensions linguistiques qui secoue la Belgique.
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«Nous ne pouvions tout de même pas laisser un texte en français au parlement flamand». Les propos du porte-parole de Jan Peumans, le président du parlement flamand, rapportés par la Libre Belgique, ont le mérite d'être clairs. L'acte est assumé et d'ailleur bien visible. Au beau milieu du dessin de couverture du catalogue de l'expo, il y a un rectangle blanc. Car il était trop tard pour changer de dessin.
Au passage, il est rappelé que les commissaires de l'expo sont payés 10 000 euros par le parlement, et qu'ils auraient pu faire un meilleur travail. C'est à dire, éviter un texte en Français.
Les réactions n'ont pas tardé. L'auteur, François Schuiten se dit choqué. Le texte est partie prenante de l'oeuvre, lettré à la main avec la même encre que le dessin. Dans le reportage vidéo, Schuiten évoque avec humour une Belgique «face à ses démons».
Les politiciens rigolent nettement moins, les francophones bien sûr. Olivier Maingain, député et président des Fédéralistes démocrates francophones (FDF), considère que cette censure «est un acte qui confine tout autant à la barbarie qu'à l'idiotie.» Il ajoute «A suivre le barbouilleur Jan Peumans, la peinture de René Magritte intitulée 'Ceci n'est pas une pipe' ne devrait plus être exposée en Flandre».
Jan Peumans se défend lui d'avoir censuré l'oeuvre. Il voulait juste voir disparaitre le dessin. Faute de temps, les zélés commissaires ont juste blanchi le texte pour respecter le flamingantisme des lieux...
Pourtant un artiste flamand vient de montrer qu'il ne se retrouve pas dans cette démarche. Il a retiré ses oeuvres de l'exposition.
Pourtant un artiste flamand vient de montrer qu'il ne se retrouve pas dans cette démarche. Il a retiré ses oeuvres de l'exposition.
Françis Van de Woestyne, l'éditorialiste de la Libre Belgique porte le coup de grâce. Le titre de son édito est sans appel;«la bêtise à l'état pur».
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