Serbie : le président Aleksandar Vucic revendique la victoire de son parti aux législatives, l'opposition dénonce des fraudes
Quelques heures après la fermeture des bureaux de vote, le président de la Serbie, Aleksandar Vucic, a revendiqué, dimanche 17 décembre, la victoire de son parti, le SNS (droite nationaliste), aux élections législatives. Le parti présidentiel sortirait renforcé, avec au moins 127 sièges sur les 250 que compte le Parlement serbe. "Nous aurons la majorité absolue au Parlement" a-t-il déclaré, confiant, en conférence de presse, en se fondant sur 76% des bulletins dépouillés, dimanche soir.
Pourtant, les résultats officiels ne sont pas attendus avant lundi soir, a rappelé l'opposition unie sous la bannière "La Serbie contre la violence" (SPN), qui remporterait 23,5% des voix, selon les estimations.
Des milliers de manifestants à Belgrade
Lundi soir, à l'appel de cette coalition, des milliers de personnes ont manifesté à Belgrade pour dénoncer les résultats des élections. L'opposition demande l'annulation du scrutin dans la capitale, où le camp d'Aleksandar Vucic l'a emporté de 23 000 voix. Selon l'opposition, "plus de 40 000 personnes" ont voté dans la capitale sans y résider, transportées par bus depuis la Republika srpska, l'entité serbe en Bosnie voisine.
Ces allégations de fraudes ont été confirmées par le rapport préliminaire de la mission internationale d'observation, menée par l'OSCE, le Parlement européen et le Conseil de l'Europe. Les observateurs ont décrit un scrutin "marqué par des cas isolés de violence, des irrégularités de procédure et de fréquentes allégations d'organisation et de transport d'électeurs pour soutenir le parti au pouvoir lors des élections locales", ainsi que "des achats de voix et des bourrages d'urnes".
La coalition d'opposition, née des manifestations qui ont secoué le pays en mai après la mort de 19 personnes dans deux fusillades, n'a eu de cesse de dénoncer une campagne biaisée, entachée selon elle de fraudes. En amont du scrutin, une journaliste a également affirmé — vidéo à l'appui — avoir mis au jour un système d'achat de voix en faveur du SNS. Des accusations que la Première ministre, Ana Brnabic, a balayées lors d'une conférence de presse dans la soirée.
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