Allemagne : le parti d'Angela Merkel devancé par l'extrême droite dans une élection régionale
Avec environ 22%, selon des résultats préliminaires, ce parti né en 2013 arrive derrière le SPD, mais devance nettement la CDU de la chancelière, Angela Merkel, pourtant élue de la région.
Percée du populisme en Allemagne. Le parti anti-migrants AfD a remporté dimanche 4 septembre un succès électoral important dans une région de l'ex-RDA communiste, infligeant un camouflet au parti de la chancelière à un an des législatives, selon des résultats préliminaires. Si les sociaux-démocrates du SPD arrivent en tête dans le Mecklembourg-Poméranie occidentale avec environ 30% des voix, soit cinq points de moins qu'en 2011, l'AfD se félicite d'avoir battu, avec 22% des voix, le parti de la chancelière, pourtant élue de la région.
Ce parti né en 2013 devance en effet nettement la CDU, qui se classe troisième avec un peu plus de 19% des voix.
Sur Twitter, la présidente du Front national, Marine Le Pen, a félicité un parti de "patriotes".
Ce qui était impossible hier est devenu possible : les patriotes de l'AFD balaient le parti de Mme Merkel. Toutes mes félicitations ! MLP
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) September 4, 2016
Une campagne centrée sur les demandeurs d'asile
La problématique de l'intégration du million de demandeurs d'asile arrivés l'an dernier en Allemagne a monopolisé la campagne électorale. Même si seulement quelques milliers de réfugiés sont installés dans le Mecklembourg, selon un sondage de la chaîne ZDF, un électeur sur deux a jugé ce thème crucial.
"La cerise sur le gâteau c'est qu'on laisse la CDU de Merkel derrière nous (...) et peut-être même est-ce le début de la fin pour la chancelière Merkel", s'est félicité Leif-Erik Holm, chef de file du parti populiste dans cette région.
Une "lame de fond" populiste
Avec ce résultat, les populistes font une entrée fracassante au Parlement régional pour leur première participation à un scrutin dans ce Land. Trois ans après sa création, l'AfD renforce également sa position sur la scène nationale : le parti est désormais représenté dans 9 des 16 Länder avec ses succès électoraux dans trois régions au printemps. Le scrutin de dimanche, avec celui de Berlin le 18 septembre, fait figure de répétition générale à un an des législatives.
Pour Hajo Funke, professeur de sciences politiques à l'Université libre de Berlin, le succès de l'AfD un peu partout en Allemagne est une "lame de fond". Car au-delà de la question des réfugiés, l'AfD tire sa force du fait que "beaucoup de gens ne se sentent plus représentés", reconnaît aussi Frieder Weinhold, candidat CDU dans la ville de Wismar. Un rejet des élites, nourri par une politique d'austérité régionale, sur lequel les populistes surfent malgré les progrès économiques de ce Land.
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