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Echec de la fusion entre EADS et BAE Systems

Les groupes d'aéronautique et de défense EADS et BAE Systems ont annoncé mercredi l'échec de leur projet de fusion en raison de l'absence d'accord des gouvernements. Le blocage est apparemment venu de Berlin.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
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  (Luke MacGregor Reuters)

La grande fusion n'aura
pas lieu. Paris, Londres et Berlin ne sont pas parvenus à s'entendre sur le
dispositif exact des participations des Etats et sur les garanties associées en
matière de gouvernance de la nouvelle entité qui auraient regroupé le franco-allemand EADS et le britannique BAE Systems.

"Nous sommes
évidemment déçus de ne pas avoir été capables de parvenir à un accord
acceptable avec nos différents gouvernements"
, a déclaré mercredi le patron de BAE
Systems, Ian King.

Les groupes BAE Systems et EADS soulignent
dans un communiqué commun que les intérêts des Etats ne pouvaient pas
s'accorder entre eux et avec les objectifs que s'étaient fixés les deux groupes
pour leur rapprochement.

"BAE Systems et
EADS ont donc décidé qu'il était dans le meilleur intérêt de leurs entreprises
et de leurs actionnaires d'abandonner les discussions et de continuer à se
concentrer sur leurs stratégies respectives"
, est-il indiqué dans le
communiqué.

Le blocage de Berlin

Les groupes EADS et BAE
Systems auraient pu donner naissance au numéro un mondial de l'aéronautique et
de la défense devant l'américain Boeing.

Le blocage est
apparemment venu de l'Allemagne qui craignait être le perdant de l'opération. EADS met clairement en cause le gouvernement allemand dans l'échec des négociations mais Berlin répond que "la France aussi avait des réserves".  L'Allemagne était attentive à deux points :

son poids au
sein de la nouvelle entité la localisation du siège de ce nouveau groupe. Le
siège d'EADS est en Allemagne mais Tom Enders, le président d'EADS voulait le
rapatrier sur Toulouse.

"Pour le
gouvernement allemand, l'important est désormais qu'EADS puisse se développer
de façon positive dans tous ses secteurs d'activité"
, a déclaré le
porte-parole du gouvernement allemand.

La déception de Londres

A Londres, la déception est palpable. Le britannique BAE Systems tenait vraiment à ce mariage avec EADS. Londres souhaitait limiter l'influence de Paris et Berlin et reproche au gouvernement allemand d'avoir fait preuve de mauvaise volonté. Les eurosceptiques, au contraire, jubilent. 

Le président de la République François Hollande a lui aussi réagi : "Les entreprises ont fait leur choix, c'est leur décision. Je n'ai pas à regretter ou à me réjoui de l'échec de la fusion" , a-t-il déclaré. 

D'autre part, le groupe Lagardère s'était estimé lésé dans le projet de fusion et
avait appelé à un réexamen de l'opération. 

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