Deux psychiatres norvégiens sont chargés d'une expertise de Breivik, l'homme qui a avoué les attaques du 22 juillet
Les médecins devront déterminer s'il est pénalement responsable, a annoncé la police vendredi.
Placé en détention provisoire dans une prison de haute sécurité, Behring Breivik a été interrogé pour la deuxième fois vendredi au siège de la police d'Oslo.
Les deux experts-psychiatres nommés par le tribunal d'Oslo "commenceront leur travail dans une semaine et devront le rendre d'ici le 1er novembre", a déclaré le procureur de la police Paal-Fredrik Hjort Kraby lors d'une conférence de presse.
Si le meurtrier présumé peut aller ou non en justice, "nous devrons laisser les professionnels décider. Quand ils auront fini, nous en saurons plus", a dit le juriste de la police.
Anders Behring Breivik, qui a endossé la responsabilité de la double attaque qui a fait 76 morts, a été soumis vendredi à un deuxième interrogatoire au quartier général de la police d'Oslo mais celui-ci ne concerne pas d'éléments nouveaux, a expliqué M. Hjort Kraby.
Le prochain interrogatoire aura lieu la semaine prochaine à une date que la police ne souhaite pas révéler, selon M. Hjort Kraby.
Lors des premières heures de l'audition, le comportement d'Anders Behring Breivik a été semblable à celui affiché lors de son premier interrogatoire, où il s'était montré "calme", selon le procureur. "Je ne crois pas que son comportement ait changé", a-t-il dit.
Concernant les victimes des drames, son collègue John Frederiksen a indiqué que l'ensemble des corps retrouvés avaient été identifiés et que la police était en contact pour informer les familles, la situation restant "inchangée" pour le bilan lui-même.
D'autres sites visés ?
Anders Behring Breivik a dit aux enquêteurs avoir eu "plusieurs cibles", a annoncé samedi un responsable de la police norvégienne. Le procureur de la police, Paal-Fredrik Hjort Kraby, a cependant refusé de confirmer les informations publiées le même jour par le tabloïde Verdens Gang, selon lesquelles Behring Breivik avait aussi le Palais royal norvégien et le siège du parti travailliste dans son collimateur.
Le Palais royal norvégien et le siège du parti travailliste figuraient aussi sur la liste des objectifs d'Anders Behring Breivik, a rapporté le tabloïde.
"Pendant son interrogatoire, il a dit qu'il projetait de s'en prendre à d'autres cibles mais que, le 22 juillet, il n'avait que le siège du gouvernement et Utoeya", l'île où les jeunes travaillistes étaient réunis en université d'été, a dit le procureur Paal-Fredrik Hjort Kraby au tabloïde.
Selon le journal, le Palais était l'une de ces cibles en raison de sa valeur symbolique tandis que le siège des travaillistes aurait été visé en raison du rôle joué par le parti, selon Behring Breivik, dans l'instauration d'une société multiculturelle honnie par le tueur.
Lors d'une réunion d'urgence jeudi à Bruxelles, les experts en terrorisme de l'Union européenne ont estimé que les attentats qui ont ensanglanté la Norvège étaient "difficiles, voire impossibles" à prévenir dans la mesure où ils ont été commis par un extrémiste solitaire. "Il faut arriver à comprendre ce qui pousse une personne qui a des idées extrémistes à passer à la violence. Il nous faut comprendre le processus, quelle que soit l'idéologie", a souligné Tim Jones, conseiller du coordinateur de la lutte contre le terrorisme de l'UE, Gilles de Kerchove.
La Norvège veut améliorer sa sécurité
Le chef du gouvernement s'est engagé à procéder à un examen approfondi des mesures de sécurité. Il a annoncé la mise en place d'une commission indépendante pour tirer les leçons des attaques. Son objectif, a-t-il précisé, sera d'"établir ce qui a fonctionné et ce qui a moins bien fonctionné", assurant néanmoins qu'il ne s'agissait pas d'une "commission d'enquête". M. Stoltenberg a ajouté que le pays "ne se laisserait pas intimider" par les attaques de vendredi qui visent "à semer la crainte et la panique".
Le Ministère de la Justice a fait savoir qu'il débloquait 20 millions de couronnes (2,6 millions d'euros) pour créer 100 nouveaux postes de policiers, a annoncé le principal syndicat policier, Politiets Fellesforbund.
Le chef des services de renseignements intérieurs norvégiens Janne Kristiansen a indiqué qu'il n'y avait aucune preuve pour l'instant qu'il ait eu des complices ou liens éventuels avec de telles "cellules" en Europe. "Je peux vous dire de manière générale que pour l'instant, nous n'avons aucune preuve de l'existence d'autres cellules en Norvège ou au Royaume-Uni", a dit Mme Kristiansen sur la BBC, en précisant que ses services travaillaient "activement sur la question" avec leurs homologues "en Europe, aux Etats-Unis et ailleurs".
Les experts en terrorisme de l'UE doivent tenir une réunion d'urgence jeudi à Bruxelles avec leurs homologues norvégiens afin d'analyser les moyens dont dispose l'UE pour prévenir de telles attaques. Selon un diplomate, il s'agira essentiellement "d'un échange d'informations avec les Norvégiens et il ne faut pas attendre de décisions".
Lire aussi:
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.