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Des Syriens accueillis au Vatican : un "beau geste" mais "vont-il s'adapter ?"

Le Vatican va donc accueillir douze Syriens qui sont rentrés avec le pape de son déplacement dans l'île grecque de Lesbos. Un geste hautement symbolique diversement apprécié par les fidèles de l'église Saint-Jean-Baptiste de Grenelle dans le XVe arrondissement de Paris.
Article rédigé par Jérôme Jadot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
  (Des réfugiés syriens accueillis par le pape à Rome © Filippo Monteforte/AP/SIPA)

 A la sortie de l'office, tout le monde salue le geste du pape François. Encore un acte fort, entend-on, qui montre que l'Eglise n'est pas que dans la parole. Betty, 85 ans,  fait partie des plus enthousiastes : "C'est un beau geste. Ces douze personnes-là vont être bien contentes. C'est pour donner un exemple. Il est très bien notre Saint-Père."

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Quelques fidèles sont toutefois plus dubitatifs. Guislaine, 90 ans, qui se déplace péniblement aidée de sa canne, émet des réserves sur la portée du choix du souverain pontife : "C'est très bien mais on pourra jamais tout faire. Il y en a tant. Ce n'est pas leur pays, ce n'est pas leurs coutumes. Alors que chez les Turcs..."

 

Les 12 Syriens accueillis sont musulmans. Leur religion importe peu assurent beaucoup de paroissiens. C'est même un plus estime Bedran, chrétien maronite libanais de passage à Paris :

"C'est très bien. Ça va donner une très bonne image des chrétiens au monde entier, montrer qu'on ne sépare pas les musulmans des chrétiens. Au Liban, on accueille un million et demi de réfugiés syriens. C'est un immense problème. On ne peut pas le régler tout seul. On a besoin de l'aide de tout le monde."

Des Syriens accueillis au Vatican : un "beau geste" mais "vont-il s'adapter ?" - reportage Jérôme Jadot

L'automne dernier, le pape avait justement demandé que chaque paroisse accueille une famille syrienne. On a répondu présent explique Jean-Hugues Petit, séminariste venu de Nantes. Depuis septembre, détaille-t-il, au moins trois familles ont été hébergées dans des paroisses de sa ville. Ça progresse mais ça ne sera pas suffisant souffle toutefois un autre fidèle. Même si chaque paroisse accueillait une famille, ça ne résoudrait pas un problème qui est du ressort du politique et pas de l'Eglise confie-t-il.

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