Des milliers de manifestants se sont rassemblés samedi dans une cinquantaine de villes
Cette "journée de la colère", organisée par des partis politiques, de mouvements d'opposants et d'organisations de défense des droits de l'Homme visait à mobiliser contre la politique économique du gouvernement.
A Moscou, plus de cent manifestants ont bravé l'interdiction de manifester avant que 70 d'entre eux soient interpellés par les policiers.
Des dizaines de camions de police étaient déployés place Pouchkine où s'étaient rassemblés les manifestants.
"Notre mouvement aujourd'hui est solidaire des manifestations partout dans le pays et qui appellent à la démission du gouvernement", a lancé Sergueï Oudaltsov, coordinateur du mouvement d'opposition "Front de gauche".
A Arkhangelsk et Novossibirk, des manifestants ont également été arrêtés manu-militari.
Les protestataires ont dressé une liste de revendications variées, comme la suppression d'une taxe sur les automobiles et la baisse du prix de l'électricité, alors que des milliards d'euros ont été débloqués pour soutenir l'industrie russe et ses patrons, touchés de plein fouet par la crise.
Les autorités russes s'étaient laissées surprendre en janvier par un mouvement similaire dans l'enclave de Kaliningrad, au bord de la mer Baltique, et qui avait vu 10.000 personnes manifester, alors qu'une telle mobilisation est très rare en Russie.
Bien qu'interdite, une manifestation y a eu lieu samedi. Entre 500 et 700 personnes, des masques chirurgicaux sur le visage, se sont rassemblées pour une manifestation silencieuse.
C'est à Vladivostock, en Extrême-Orient, que ces manifestations ont commencé. Plus de mille personne se sont réunis dans le centre ville. Cette manifestation avait finalement obtenu l'aval des autorités.
A Irkoutsk, quelque 500 personnes ont protesté contre la décision approuvée par M.Poutine de rouvrir une usine de fabrication de papier qui déversera ses déchets dans le lac Baïkal, plus grande réserve d'eau douce du monde.
Un test pour l'état de la démocratie
Les protestataires y brandissaient des pancartes proclamant "Non aux impôts !" ou "Assez de la protection accordée aux oligarques aux dépens du peuple !". Une banderole clamant "Poutine, tire-toi une balle dans la tête !" a dû être retirée à la demande d'un responsable local.
Les manifestants ont aussi demandé que le parti Russie unie, présidée par le Premier ministre, soit reconnu coupable d'avoir fait baisser le niveau de vie et d'avoir écarté le peuple des décisions sur l'avenir du pays.
"On ne peut pas respirer sous Poutine, rien ne marche, ni les médias, ni l'économie, ni la police. Le pays se décompose", a résumé Larissa Apraksina, une retraitée qui manifestait à Moscou.
Le sénateur américain John McCain a prévenu jeudi que les protestations de samedi constitueraient un test de la tolérance du Kremlin envers ses opposants
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