David Lega, handicapé, médaillé olympique, homme politique et businessman

Qu’est-ce qui vous a poussé à participer aux Jeux Olympiques?
Dès l’enfance, ma famille m’a toujours poussé à faire de l’exercice pour cultiver le peu de force présente dans mes bras et mes jambes alors que les médecins à ma naissance annonçaient à mes parents que je ne me tiendrais jamais assis. A 12 ans, je commençais à nager comme je pouvais. A force de stimuler mes membres, mon entourage – médical et familial – m’a poussé à tenter ma chance aux Jeux paralympiques. J’ai participé aux JO d’Atlanta en 1996 et de Sidney en 2000. En tout, j’ai remporté 14 médailles.
 
Vous êtes aujourd’hui adjoint au maire de la ville de Göteborg. Pourquoi vous êtes-vous impliqué depuis en politique, notamment au sein du Parti chrétien-démocrate suédois?
Ce choix était logique après mes victoires en natation. J’ai choisi d’investir l’argent récolté à partir de là dans un pays en voie de développement : l’Albanie. Il manque de tout là-bas en termes d’éducation, de développement culturel ou sportif. C’est en particulier le cas pour les handicapés du pays (David Lega est aussi actif aujourd’hui dans les projets de l’UNICEF, NDLR).
 
Et si j’ai choisi de m’impliquer là où je suis né, Göteborg, c’est pour faire progresser la ville dans sa politique d’accessibilité pour tous, et notamment pour les personnes à mobilité réduite. Ma plus grande réussite, c’est de constater que l’état d’esprit des citoyens de ma ville évolue, que les préjugés sont dépassés. J’ai intégré le Parti chrétien-démocrate parce que je me sentais en accord avec ses valeurs, même si je ne suis pas religieux. Pour l’instant, je suis dans l’opposition mais dans trois ans, nous allons gagner!
 
Aujourd’hui, en plus de votre carrière politique, vous avez une carrière dans les affaires...
Mes activités politiques prennent le plus clair de mon temps. Mais il est vrai que j’ai lancé une entreprise en 2005, LegaWear. La finalité est de vendre des vêtements sur-mesure via Internet, notamment pour des personnes en situation de handicap (présentant des malformations physiques comme David Lega, NDLR). Mais nos produits peuvent aussi s’adresser à tout le monde. Mes parents sont des autodidactes avec l’esprit d’entrepreneurs. Je n’ai fait que suivre leur modèle !