Cet article date de plus de treize ans.

Dans la synagogue de Rome, Benoit XVI défend Pie XII

Le pape qui a relancé le processus de béatification de Pie XII en décembre dernier, a été interpellé dès son arrivée à la synagogue de Rome, sur le silence de celui-ci pendant la Shoah. Le chef de la communauté juive romaine, Riccardo Pacifici a notamment demandé l'ouverture des archives du Vatican. Le pape a répondu en affirmant que le Vatican avait aidé les Juifs de façon "souvent cachée et discrète".
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Radio France ©REUTERS/ Tony Gentile)

“Le silence de Pie XII face à la shoah continue de faire mal
car quelque chose aurait dû être fait... Cela n'aurait peut-être pas arrêté les trains de la mort, mais cela aurait constitué un signe, un mot d'extrême réconfort, de solidarité humaine, pour ceux de nos frères transportés vers
les fours d'Auschwitz” a affirmé le chef de la communauté juive romaine, Riccardo Pacifici.

Le Vatican a aidé les Juifs de façon “souvent
cachée et discrète” durant la seconde guerre mondiale, a répondu Benoît XVI.

Une petite phrase incluse dans un long discours rendant hommage aux Juifs romains “qui furent emportés de leurs maisons, devant ces murs (...) et furent tués à Auschwitz. Comment est-il possible d'oublier leurs visages, leurs noms, les larmes, le désespoir des hommes, des femmes et des enfants?... Hélas beaucoup restèrent indifférents, mais beaucoup, y compris parmi les catholiques italiens, soutenus par la foi et l'enseignement chrétien, réagirent avec courage, en ouvrant les bras pour secourir les juifs traqués et en fuite, au risque de leur propre vie. Ils méritent une gratitude éternelle” a t-il ajouté sous les applaudissements. Avant d'enchainer dans le plus grand silence: "“Même le Siège apostolique ( le Vatican) a mené une action de secours, souvent cachée et discrète”.

Mais Benoit XVI n'a pas répondu directement à la demande d'ouverture des archives du Vatican concernant cette période.

Avant d'être accueilli dans la synagogue, le pape s'était arrêté pendant qu'une grande couronne de roses rouges était déposée devant une plaque rappelant la déportation, dans le Ghetto de Rome le 16 octobre 1943, de 1.021 juifs romains.
Seuls 17 d'entre eux revinrent des camps d'extermination.

Un geste symbolique salué par des applaudissements à l'intérieur de la
synagogue où la scène était retransmise sur un écran.

Le pape s'est également brièvement arrêté devant une autre inscription
marquant un attentat commis en 1982 à Rome par des extrémistes palestiniens qui avait tué un enfant de 2 ans et fait 27 blessés.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.