Critiquée, la Hongrie prend la présidence de l'UE
Au cours des six prochains mois, la Hongrie présidera aussi au lancement de délicates négociations sur le budget 2014-2020 de l'Union européenne qui devraient opposer la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni aux pays plus pauvres du bloc d'Europe centrale ou orientale.
L'UE devra aussi avancer sur des dossiers sensibles comme l'intégration de la minorité rom ou la volonté des Bulgares et des Roumains de rejoindre l'espace Schengen de libre circulation.
Les diplomates européens jugent que la tâche ne sera pas facilitée par un certain nombre de décisions prises récemment par le gouvernement de centre droit de Viktor Orban, qui lui ont valu d'être critiquées par d'autres pays membres.
Orban, qui s'appuie sur une large majorité des deux tiers au Parlement depuis les législatives d'avril dernier, a refusé de céder aux politiques d'austérité mises en place ailleurs en Europe pour réduire les déficits des comptes publics.
_ Mais c'est sa volonté de renforcer le contrôle des médias, par une loi qui entre en vigueur aujourd’hui, qui lui a valu une réaction courroucée de ses partenaires. L'un des principaux points de discorde est le contrôle confié à une autorité de régulation contrôlée à majorité par des membres du Fidesz, le parti au pouvoir.
Impétueux
_ Les observateurs, s'ils estiment peu probable de voir la Hongrie mise au ban de l'UE pour cette raison, jugent en revanche que pour réussir sa présidence, Viktor Orban devra se départir du style impétueux, rétif à tout compromis, qui a fait son succès auprès de l'électorat hongrois.
“On ne peut pas se comporter comme un éléphant dans un magasin de porcelaine. L'UE ne fonctionne pas comme cela”, estime Zoltan Kiszelly, politologue. “L'UE est bâtie sur le compromis, pas sur le conflit.”
_ Orban ne sera pas maître du calendrier dans de nombreux domaines. La diplomatie et les grandes décisions sont désormais supervisées par la haute représentante pour les Affaires étrangères Catherine Ashton et le président du Conseil européen Herman Van Rompuy.
Et les problèmes touchant à la politique économique et à la zone euro sont généralement dictées par le tandem franco-allemand.
La Hongrie a échappé en 2008 à l'effondrement financier grâce à une aide de l'UE et du Fonds monétaire international (FMI) mais les agences de notation ont abaissé leur note et la prime de risque reste élevée pour le pays, les investisseurs redoutant une flambée des déficits à partir de 2012.
D'ici février, Budapest doit présenter à l'UE un programme crédible de réformes structurelles pour montrer qu'il peut contrôler l'évolution de ses comptes publics.
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