Cet article date de plus de treize ans.

Crise en Irlande : le Premier ministre se donne deux mois

Grosse pression depuis hier sur Brian Cowen, le Premier ministre irlandais. Après avoir sollicité l'aide de l'UE et du FMI pour se tirer de sa profonde crise bancaire, le voilà sommé de démissionner par l'opposition. _ Pourtant, il a décidé de tenir bon, appelant ses détracteurs à soutenir son plan d'austérité, au nom de "l'intérêt national" et promettant de dissoudre l'assemblée en janvier, une fois ce budget de rigueur voté.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Radio France © France Info)

Brian Cowen tiendra-t-il jusqu'en janvier ? Rien n'est moins sûr, tant son plan d'austérité apparaît comme douloureux aux syndicats, à l'opposition, voire à certains membres de son cabinet. Ce plan sur quatre ans qui sera rendu public demain prévoit, après déjà deux années de récession, 25.000 suppressions d'emploi, des hausses d'impôts, des réductions des allocations sociales et une baisse du salaire minimum.
_ Un plan de rigueur, incontournable pour obtenir l'aide de près de 90 millions d'euros de l'UE et du FMI.

"Il est des circonstances où l'impératif de servir l'intérêt
national transcende les autres considérations, y compris celles
d'ordres politique et personnel, et celle-ci en est une" a déclaré hier Brian Cowen, décidé à rester en poste jusqu'à l'adoption de la loi de finances pour 2011, soumise au vote le 7 décembre prochain. Il s'est engagé dans le même temps à dissoudre l'assemblée en janvier.

Cependant, le Fine Gael, premier parti d'opposition de centre-droit, exige des élections anticipées immédiates. Deux élus indépendants aussi dont dépend la coalition au pouvoir menace aussi de retirer leur soutien à Cowen lors du vote du budget, ce qui pourrait retarder celui-ci. Les syndicats enfin ont prévu une marche anti-austérité le 27 novembre à Dublin.
_ L'opinion publique se sent manifestement trahie, car le Premier ministre assurait encore la semaine dernière que le gouvernement ne négocierait pas de plan de rigueur.

Le maintien de Brian Cowen et l'adoption du budget ne tiennent donc qu'à un fil. Sa coalition n'a que trois sièges de majorité, et n'en aura vraisemblablement plus que deux après un scrutin partiel prévu de longue date après-demain. Le Parti des Verts enfin promet de soutenir le gouvernement jusqu'à la mise en place du plan de sauvetage, mais annonce d'ores et déjà qu'il quittera la coalition du Fianna Fail en suite.

Cécile Quéguiner, avec agences

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.