Les dirigeants européens ont trouvé un accord global pour le sauvetage de la zone euro
Les Européens sont parvenus à un accord dans la nuit de mercredi à jeudi, à Bruxelles sur les points cruciaux du sommet. Outre l'effacement de la moitié de la dette grecque, la force de frappe du Fonds de stabiltié européen a été plus que doublée.
Au bout d'une nuit de négociations, le soulagement est palpable chez les dirigeants européens, jeudi 27 octobre au matin. Pour Angela Merkel, la zone euro a été à la "hauteur des attentes" et "a fait ce qu'il fallait faire" pour la monnaie unique. Nicolas Sarkozy a salué, lui, un plan "ambitieux" et "crédible" contre la crise. Quant à la patronne du Fonds monétaire international (FMI) Christine Lagarde, elle se félicite de "progrès substantiels" avec "un programme qui va répondre à la crise dans la région".
Aide à la Grèce, Fonds de stabilité... FTVi fait le point sur les principales décisions prises par les dirigeants de la zone euro lors du sommet.
• La moitié de la dette grecque effacée
La zone euro a d'abord décidé d’effacer la moitié de la dette grecque. Les banques et fonds d'investissements privés ont accepté volontairement de renoncer à 50 % de leurs créances d'ici à 2020.
Concrètement, à partir de janvier prochain, ils échangeront leurs obligations de dette grecque contre d'autres, dont la valeur sera diminuée de moitié. Afin de rassurer les banques, ces nouvelles créances seront garanties à hauteur de 30 milliards d'euros par le Fonds européen de stabilité financière (FESF). La manœuvre devrait ramener la dette d’Athènes à 120 % du produit intérieur brut en 2020. Elle atteint aujourd'hui les 160 % du PIB.
Côté prêt au pays, le plan de 109 milliards d'euros d'aide publique (accordé par l'Union européenne, le Fonds monétaire international et la Banque centrale européenne) pour la Grèce décidé le 21 juillet est remplacé par un autre de 130 milliards, qui sera accompagné d'une étroite surveillance par les créanciers des réformes réclamées au pays.
Cela ne suffit pas à entamer la joie du Premier ministre grec, Georges Papandréou, qui a évoqué "une nouvelle époque, une nouvelle ère" pour son pays.
• Une recapitalisation des banques à venir
Cet accord prévoit que les fonds propres des banques doivent atteindre 9% "au 30 juin 2012". Pour y parvenir, elles devront faire appel en priorité à des sources de capital privées. En attendant que cet objectif soit atteint, "les banques devraient être sujettes à certaines contraintes concernant la distribution de dividendes et le paiement de primes", selon le texte du sommet.
L'Autorité européenne des banques (EBA) a évalué, mercredi, à 106 milliards d'euros les besoins de recapitalisation, qui concerneront 70 établissements. Les banques grecques sont les principales concernées (30 milliards) devant les banques espagnoles (26,16 milliards) et italiennes (14,77 milliards).
• La force de frappe du FESF plus que doublée
Le Fonds européen de stabilité financière, doté actuellement d'une capacité de prêt de 440 milliards d'euros, verra cette somme atteindre 1 000 milliards d'euros. Deux nouvelles missions l'attendent.
La première consistera à garantir une partie des pertes des investisseurs privés lorsqu'ils achèteront des obligations souveraines sur le marché primaire.
L'autre visera à créer un ou plusieurs fonds spéciaux destinés à attirer les investisseurs extérieurs privés ou publics, comme la Chine ou des pays émergents. Le texte évoque également, sans plus de précision, "une coopération encore plus étroite avec le Fonds monétaire international".
• Vers des règles d'or dans toute l'Europe
Parmi les mesures prévues pour renforcer la discipline budgétaire commune de l'Union monétaire figure "l'adoption par chaque Etat membre de règles sur un budget équilibré transmettant le Pacte de stabilité et de croissance dans la législation, de préférence au niveau constitutionnel ou équivalent, d'ici fin 2012", indique le texte.
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