Costa Concordia : à l'origine du naufrage, la légèreté du commandant
Le journal Corriere della Serra a recueilli plusieurs témoignages qui accablent encore davantage le commandant du Costa Concordia, Francesco Schettino, incarcéré depuis samedi à Grosseto, pour lui éviter de fuir et de dissimuler d'éventuelles preuves. Selon eux, c'est pour faire plaisir au responsable des serveurs du bateau, originaire de l'île du Giglio, qu'il se serait approché de la côte. Plus exactement pour le remercier d'avoir renoncé à une semaine de congés, avant de quitter le navire définitivement. Un cadeau d'adieu en somme :
"Antonello, viens voir, nous sommes tout près de ton Giglio !"
C'est ainsi que le commandant aurait averti l'îlien, alors que le bateau, toutes lumières allumées et sirènes dehors, frôlait ses terres. Trop près, trop tard, le choc. Corriere della Serra titre son article : "Le grand naufrage pour une petite faveur ".
Une erreur humaine "impondérable ", renchérit Pier Luigi Foschi, le patron de Costa Crociere, la société propriétaire du paquebot. Lors d'une conférence de presse à Gênes, il s'est officiellement "dissocié " du commandant, tout en rendant hommage aux autres membres d'équipage qui, dit-il, "se sont tous comportés en héros ".
A cette heure, le bilan provisoire fait état de six morts, une soixantaine de blessés et encore une quinzaine de disparus, dont deux couples français qui manquent à l'appel. Mais les recherches ont dû être provisoirement suspendues, à cause du mauvais temps qui menaçait de faire glisser le navire un peu plus profond dans des eaux froides et troubles. Elles ont repris en début d'après-midi.
2.400 t de carburant : "Une bombe écologique "
Enfin, outre le sauvetage d'éventuels survivants, le gouvernement italien s'inquiète désormais pour l'environnement de l'île du Giglio qui est entourée d'une réserve naturelle protégée. Une équipe d'experts néerlandais tente déjà de sécuriser le bateau, mais le maire du Giglio dit redouter la "bombe écologique qui se trouve à l'intérieur ", à savoir les 2.400 tonnes de gazole lourd qui pourraient s'échapper.
Mais le renflouage d'un tel mastodonte promet d'être difficile. Selon Pier Luigi Foschi, après avoir pompé le gazole, il est question d'extraire la coque des rochers grâce à des ballons géants, ou le cas échéant, de le tronçonner, morceau par morceau.
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