Conflit linguistique en Belgique : le gouvernement démissionne
Mis à jour à 22h45
"Il n'y a pas d'autre issue que la démission du gouvernement". C'est le ministre des Finances Didier Reynders qui a annoncé la nouvelle à la presse. Yves Leterme, qui avait remplacé en novembre Herman Van Rompuy devenu président du Conseil Européen, jette l'éponge. Il s'est rendu auprès du roi pour présenter sa démission, qu'Albert II n'a pas accepté pour le moment.
Voilà plusieurs jours que les rumeurs de démission enflaient. En claquant ce matin la porte du gouvernement, les libéraux flamands ont donné le coup de grâce à la fragile coalition au pouvoir. En cause : l'impasse des négociations sur une question qui empoisonne la vie politique belge depuis des années, celle des droits linguistiques spécifiques dont jouissent les francophones dans la
banlieue flamande de Bruxelles. La Flandre veut les remettre en cause au nom de l'intégrité linguistique et territoriale de sa région (consulter notre encadré).
Cette nouvelle crise politique tombe mal pour la Belgique, qui doit prendre dans deux mois la présidence tournante de l'Union Européenne.
_ En annonçant la démission du gouvernement, Didier Reynders a appelé les Belges à tout faire pour éviter "que le pays ne s'enfonce dans la crise". C'est loin d'être assuré.
C'est la troisième fois qu'Yves Leterme, membre du parti chrétien-démocrate flamand, démissionne de son poste de chef de gouvernement.
Il avait une première fois jeté l'éponge en juillet 2008, déjà en raison des
tensions entre francophones et Flamands néerlandophones sur l'avenir du pays
mais le roi l'avait maintenu en poste.
Il était finalement tombé fin 2008 en raison d'un scandale lié aux
difficultés financières de la banque Fortis.
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