Le secteur bancaire estparalysé depuis dix jours, à Chypre. En prévision des négociations sur le plande sauvetage international du pays, le gouvernement avait décidé la fermeturede toutes les banques chypriotes. Objectif : éviter une fuite massive descapitaux, notamment étrangers, dès l'annonce des mesures. Mais cette fermeturea aussi des conséquences sur la vie quotidienne des habitants de l'île, de plusen plus mécontents.Depuis la fermeture des banques, il n'est plus possible d'accéder à l'épargne. Les retraits aux distributeurs sont limités à 100€ par jour. "Quand les gens n'ontpas assez de liquide, ils se concentrent sur l'essentiel ", raconte uncoiffeur de Nicosie, dont le salon a vu sa fréquentation baisser d'un tiers cesderniers jours. La chambre de commerce de Chypre craint que des entreprisessoient poussées "à la faillite ". Mardi après-midi, quelques milliers de personnes ont manifesté dans le centre de Nicosie contre les mesures qui vonttoucher le secteur bancaire.Pas de démission pourle directeur de Bank of Cyprus Une autre manifestationavait lieu mardi devant la banque centrale chypriote : celle des salariés deBank of Cyprus, la première banque du pays. Selon le plan adopté parl'Eurogroupe, la banque doit recevoir les dépôts garantis de la banque Laïki,dont la disparition est programmée. Plus tard dans la soirée, le directeur dela banque, Andreas Artemis, ainsi que quatre administrateurs, ont posé leurdémission, pour dénoncer les conditions d'absorption de Laïki par Bank ofCyprus. Une démission refusée par le conseil d'administration.A l'heure actuelle, la réouverture des banques,prévue jeudi, n'est toujours pas certaine. La banque centrale assure que lesautorités font des "efforts intenses " et "surhumains "pour permettre la réouverture. "Chaque jour où le système bancaire estfermé, la confiance des gens baisse et ils veulent retirer leur argent, alorsnous sommes obligés d'imposer des restrictions ", explique le gouverneur dela banque centrale Panicos Demetriades.