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Chypre : le Parlement rejette la taxation des comptes bancaires

Les débats s'annonçaient tendus au Parlement chypriote ce mardi : alors qu'un nouveau projet de loi stipulait que les comptes inférieurs à 20.000 euros seraient épargnés, la plupart des partis avaient fait part de leur intention de s'abstenir. Le président du Parlement avait appelé à voter contre un plan "de chantage".
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Yorgos Karahalis Reuters)

Aucun des membres du
Parlement n'a voté pour le projet de loi sur la taxation des comptes bancaires.
Sur les 56 représentants, 36 ont voté contre, et 19 se sont abstenus. Le projet
de loi prévoyait une taxation à 9,9% des comptes bancaires de plus de 100.000
euros, de 6,75% pour les comptes entre 20.000 et 100.000 euros, et une
exonération pour les comptes inférieurs à 20.000 euros. Un refus accueilli par
des acclamations devant le Parlement, où une manifestation avait lieu.

L'adoption de cette loi,
qui devait permettre de lever 5,6 milliards d'euros, était la condition au
déblocage d'une aide
financière internationale de 10 milliards. Une
contrepartie convenue par les ministres des Finances des pays membres de
l'Eurogroupe dans la nuit de vendredi à samedi, que le président Nicos
Anastasiades dit avoir été contraint d'accepter.

"Une razzia sur
les fonds bancaires
" (président du Parlement)

Les débats au Parlement,
qui ont débuté mardi dans l'après-midi, s'annonçaient sous de mauvais auspices
: dès le début de la session, les représentants du parti au pouvoir (qui ne
dispose pas de la majorité absolue) avaient fait connaître leur intention de
s'abstenir. Le président du Parlement, quant à lui, avait appelé à dire "non
au chantage
". "Cette décision n'est qu'une razzia sur les
fonds bancaires
", avait ajouté Yiannakis Omirou.

Le texte voté ce mardi
était pourtant assoupli par rapport à sa version initiale, qui prévoyait une
taxation à 6,75% pour tous les comptes inférieurs à 100.000 euros. Mais les
épargnants avaient manifesté leur mécontentement : à Chypre, où le secteur
bancaire représente 40 à 45% du PIB national, le gouvernement redoutait une
fuite de 10% des capitaux dès la réouverture des banques. 

La zone euro "réitère son offre"

Mardi soir, le président de l'Europe a "pris note" du rejet. Dans un bref communiqué, il a déclaré : "Je confirme que l'Eurogroupe est prêt à aider Chypre dans ses efforts de réforme et réitère la proposition de l'Eurogroupe [de ne pas taxer les dépôts inférieurs à 100.000 euros] présentée lundi ".

De son côté, la Banque centrale européenne a pris acte du vote négatif du Parlement chypriote. "La BCE prend note de la décision du Parlement chypriote (de rejeter le projet de plan d'aide européen), et elle est en contact avec ses partenaires de la troïka. La BCE réaffirme son engagement à fournir autant de liquidités que nécessaire dans le cadre des règles existantes ".

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