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Ce que l'on sait de la traversée des 360 migrants de l'"Ezadeen"

Ils ont débarqué, samedi, à Corgliano, en Calabre (Italie), après onze jours de traversée infernale. 

Article rédigé par franceinfo
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Des migrants sur le pont de l'Ezadeen, le 3 janvier 2015 à son arrivée en Calabre (Italie).  (  REUTERS)

"Ça a été vraiment difficile. Ça a duré onze jours", raconte à France 2 l'un des clandestins secourus après le remorquage de l'Ezadeen. Quelque 360 migrants ont été débarqués samedi 3 janvier à Corgliano, en Calabre (sud de l'Italie), de ce cargo immatriculé en Sierra Leone et abandonné par son équipage. Voici ce que l'on sait de leur traversée.

Des conditions de voyage exécrables

Le navire servait initialement à transporter des animaux. A bord, on trouve des cages ouvertes sur l'extérieur. Les migrants voyageaient dans le froid et dans le vent et dormaient sur des draps posés au sol.

Visite du bateau "Ezadeen" (ARNAUD BOUTET, GIAN-CLAUDIO CALDERARA / FRANCE 2)

De 4 000 à 8 000 dollars le passage 

Après avoir rejoint la Turquie en avion, via le Liban, ces migrants d'origine syrienne, ont embarqué à bord du cargo Ezadeem le 31 décembre, a déclaré à la presse le préfet de Cosenza (Calabre), s'appuyant sur les affirmations des migrants. Ils affirment avoir payé entre 4 000 et 8 000 dollars (soit 3 332 à 6 665 euros) leur passage, ont annoncé samedi les autorités italiennes.

Les clandestins ont expliqué que les membres de l'équipage, qui ont déserté la passerelle, livrant le navire à lui-même, étaient toujours apparus le visage masqué. Cette méthode pourrait leur avoir permis de rester à bord, puis de se mêler à la foule des migrants pour quitter, sans être reconnus, le cargo.

Cinq jours sans manger, sans électricité

Selon le site spécialisé de suivi du trafic maritime Marinetraffic, l'Ezadeem devait en principe terminer son voyage à Sète, dans le sud de la France. Le navire avait été repéré jeudi soir, apparemment en difficultés, à quelque 80 milles (environ 150 km) au large de Crotone (Calabre).

Les autorités maritimes ont aussitôt contacté le bateau conçu pour le transport des animaux, qui n'a pas répondu. Puis une femme, figurant parmi les migrants, a réussi à expliquer la situation par radio, relate le capitaine Filippo Marini, un porte-parole de la marine italienne. "Nous sommes seuls, il n'y a personne, aidez-nous", a alors lancé cette femme.

Plusieurs dizaines de jeunes enfants et des femmes enceintes étaient à bord. "Ces gens ont passé au moins cinq jours, sans manger, sans électricité. C'était vraiment très éprouvant", explique une des secouristes venues les prendre en charge. Malgré la difficulté de leur périple, ils sont tous en bonne santé et ont été acheminés vers des centres d'hébergement dans toute la péninsule italienne. 

Ezadeen : "Ça a été vraiment difficile. Ça a duré onze jours", raconte un migrant (ARNAUD BOUTET, GIANCLAUDIO CALDERARA / FRANCE 2)

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