Cambodge: le poivre de Kampot obtient de l'UE le précieux label AOP
C’est une première pour le Cambodge. Le poivre de Kampot est désormais reconnu par les 28 Etats-membres de l’Union européenne. Cultivé dans la province du même nom, située sur les rives du golfe de Thaïlande, ses arômes particuliers ont le «goût de la mer et de la pluie», selon le chef Olivier Roellinger.
Redécouvert par les grands chefs de cuisine du monde entier, ce poivre (blanc, noir, rouge, vert) a reçu en février 2016, le label AOP (appellation d’origine protégée). Cette certification va lui permettre de «bénéficier d’un très haut niveau de protection sur le marché de l’UE, notamment contre les imitations», a souligné la Commission européenne dans un communiqué.
Cette épice rejoint plus de 1.200 produits déjà protégés par l'UE pour leur origine et leur qualité. Bruxelles bataille actuellement pour faire reconnaître par ses partenaires commerciaux, notamment les Etats-Unis, ses labels de qualité: AOP et IGP (Apellations d'origine et indications géographiques protégée), AOC (Apellation d'origine contrôlée) et STG (Spécialité traditionnelle garantie).
Black, White and Red Peppers from King of Spice . pic.twitter.com/Bojus9Clrc
— Iconic Kampot Pepper(Melbourne) (@sl_spice) January 6, 2016
Une ONG locale relance la production
La renommée du poivre de Kampot, cultivé au Cambodge depuis le XIIIe siècle, a connu son apogée à l'époque de la colonisation française au XIXe siècle. Le poivre d'Indochine était alors une denrée rare. Les poivriers en liane poussaient à l'origine en milieu naturel, au coeur de la forêt, en grimpant le long des arbres.
Plus tard, à l'époque coloniale, avec la culture du poive en plaine sur des tuteurs en bois mort, la production s'envole atteignant jusqu'à 8.000 tonnes annuelles jusqu'au début du XXe siècle. La voie était alors ouverte pour une exportation à grande échelle, vers la France et l'Europe.
Red pepper is very rare! A few kg in every one hectare planted! pic.twitter.com/910Zk0GPhe
— Iconic Kampot Pepper(Melbourne) (@sl_spice) January 11, 2016
Se souvenant de cette période faste, un Français, Jérôme Benezech, a relancé la production du Kampot dès 2005, grâce à une ONG locale, FPH, qui soutient les petits producteurs traditionnels dans le souci qu'ils vendent leur poivre à un prix équitable.
Environ 63 tonnes exportées en 2015
Le label européen permettra non seulement de limiter les contrefaçons, mais encouragera également les filières à exporter leur poivre à un prix plus élevé qu'aujourd'hui. Une manière d'améliorer le salaire des agriculteurs.
En 2015, la production de poivre de Kampot a atteint 63 tonnes, dont 70% ont été exportées, principalement vers l'Union européenne, les Etats-Unis et le Japon. Les exportations de poivre, 20e produit non originaire de l'UE, pourraient avoisiner les «140 tonnes» en 2016.
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