"C'est la forme la plus directe de démocratie" : dans deux cantons suisses, les décisions politiques sont prises à main levée par la population
Cette forme de participation politique qui remonte au Moyen Age vient en plus des référendums organisés au moins quatre dimanches par an en Suisse.
La fanfare accompagne le cortĂšge gouvernemental. Les Ă©lus ont revĂȘtu leur costume. Les drapeaux sont Ă toutes les fenĂȘtres. Aucun doute, la Landsgemeinde d'Appenzell, en Suisse, vient de commencer. "C'est notre institution politique la plus importante", explique Andrea Koller, qui est sur le point d'aller voter. Cette forme de participation politique existe depuis le XIIIe siĂšcle. "L'Ă©pĂ©e que j'ai dans les mains, c'est mon document de vote que je prĂ©sente pour avoir accĂšs Ă la Landsgemeinde", explique Andrea Koller. Les Appenzellois appelĂ©s Ă voter portent effectivement une Ă©pĂ©e attestant leur droit de vote.Â
La Landsgemeindefois a lieu une fois par an dans les cantons d'Appenzell Rhodes-intérieures et de Glaris. Quelques milliers d'électeurs se rassemblent sur la place du village pour un gigantesque vote à main levée. Cette participation politique diffÚre des référendums organisés au moins quatre dimanches par an en Suisse pour se prononcer sur tous les sujets possibles et imaginables. "C'est la forme la plus directe de démocratie", estime Andrea Koller.
Pas de remise en cause
En quelques heures, les Ă©lecteurs Ă©lisent leur gouvernement, adoptent les lois pour l'annĂ©e et peuvent soumettre leurs propositions. Tout le monde peut prendre la parole. Les femmes n'ont pourtant eu accĂšs Ă l'assemblĂ©e qu'en 1991 sur une dĂ©cision de justice. La Landsgemeinde n'est pas exempte de critiques. "Elle pose deux problĂšmes, admet le chef du gouvernement local Roland Inauen. Le secret du vote qui ne peut pas ĂȘtre assurĂ© quand on vote Ă main levĂ©e. Et il y a le fait que les personnes malades ou absentes et ceux qui travaillent ne peuvent pas ĂȘtre reprĂ©sentĂ©s."
"Pourtant, personne, dans le canton, ne souhaite remettre en cause le systÚme de la Landsgemeinde", rapporte Roland Inauen. DerriÚre le folklore assumé qui fait le bonheur des touristes, la Landsgemeinde continue d'attirer les électeurs. Ils étaient entre 4 000 et 5 000 encore cette année à Appenzell. Autant que pour les derniÚres élections pour renouveler le parlement Suisse.
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