Bronislaw Geremek, mort d'une figure de l'anti communisme

Il faut tout d'abord un communiste convaincu. Membre pendant près de 20 ans du parti communiste polonais au pouvoir, Bronislaw Geremek prend ses distances lorsque les chars soviétiques entrent à Prague, mettant fin au mouvement d'insurrection de 1968. Avant de devenir l'une des figures de proue de l'anti-communisme en Europe de l'Est.

Enseignant à l'université de Varsovie, dans les années 70, il rejoint ensuite Solidarnosc. Et devient l'un des dirigeants de ce mouvement qui a lutté contre le régime communiste polonais. Bronislaw Geremek était le conseiller personnel de Lech Walesa.

Député polonais, puis européen

Après l'effondrement du régime, il devient député, puis ministre des Affaires Etrangères de 1997 à 2000.
_ En 2004, il commence une carrière européenne, en se faisant élire au Parlement de Strasbourg sur les les listes d'un parti réformateur issu du syndicat Solidarnosc.

En avril 2007, il refuse de se conformer à la loi qui impose aux personnalités publiques polonaises de déclarer leurs éventuels anciens liens avec la police secrète communiste.
_ Il est en conséquence menacé d'être déchu de son mandat de député européen. De nombreuses personnalités et mouvements politiques européens lui ont apporté leur soutien.

Bronislaw Geremek est mort ce dimanche dans un accident de voiture dans l'ouest de la Pologne. Pour des raisons inexpliquées, la voiture à bord de laquelle il se
trouvait a roulé subitement sur la voie opposée et a heurté une voiture arrivant en face, selon un porte-parole de la police locale.

Le président du Parlement européen
Hans Gert Pöttering a estimé qu'il avait été "l'un des meilleurs députés européens". Nicolas Sarkozy a rendu hommage à une "grande
figure de la construction européenne et de la réunification du continent".