Bientôt la fin du changement d’heure en Europe ?
Les parlementaires européens demandent à la Commission européenne une évaluation du système qui pourrait aboutir à la suppression du changement d’heure. Au sein de l’institution, les députés sont divisés.
Le Parlement européen vient d’ouvrir la porte à un éventuel abandon du réglage semestriel des horloges. Ce 8 février, les parlementaires ont voté à 384 voix contre 153 une résolution qui demande à la Commission européenne une évaluation du système qui pourrait aboutir à la suppression du changement d’heure. Depuis 2001, tous les pays de l'Union européenne changent d'heure aux mêmes date et horaire afin de faciliter les communications et les transports. Pour la porteuse de la résolution, la députée écologiste Karima Delli, le changement d’heure instauré en France en 1976 est "devenu obsolète". Mais au sein du Parlement, les membres sont divisés sur le sujet.
Risques sur la santé, la sécurité routière et objectifs non atteints
Ceux qui sont pour l’abandonner mettent en avant les risques sur la santé, à l’image de Pavel Svoboda, du parti populaire européen : "Un spécialiste de Munich nous parle de jetlag lié au changement d’heure qui conduit à une augmentation de la consommation de tabac, d’alcool, des conséquences en terme d’obésité, de dépression. Il y a toutes sortes de coûts indirects qui pourraient atteindre les 1% du PIB."
Autre argument en faveur de l’abandon du changement d’heure, la sécurité routière. Selon une étude américaine, les accidents de la route mortels augmenteraient de 6,5% lors du passage à l'heure d'été.
D’autres estiment que l’objectif original du passage à l’heure d’été est loin d’avoir eu des effets probants. Le but était en effet de permettre des économies d'énergie en profitant des journées plus longues l'été. Les habitants devaient ainsi utiliser moins de lumière électrique le soir. Mais selon un rapport réalisé l’année dernière par le Parlement européen, les économies sont assez minimes.
"On ne pourra plus aller sur les terrasses, moins de jogging, moins de qualité de vie."
De l’autre côté, ceux qui sont pour le conserver déplorent les éventuels conséquences sur la qualité de vie d’un tel abandon, comme l’explique Hilde Vautmans, du groupe Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe : "Pendant sept mois, on aura une heure de jour de moins. On ne pourra plus aller sur les terrasses, moins de jogging, moins de qualité de vie. Supposons que l’on supprime l’heure d’hiver, ce n’est pas une option non plus, parce que ça signifie que pendant cinq mois, le matin, nous allons avoir une heure de moins. Pour les enfants, aller à vélo à l’école deviendra moins sûr."
Enfin, il y a ceux qui jugent "ridicule" un tel débat : "On s’attendrait à ce que les vrais problèmes des gens soient abordés. Mais de manière complètement folle et plutôt ridicule, on parle ici de l’abolition, ou non, de l’heure légale. (…) Et cela signifierait pour les citoyens européens et italiens une économie de 250 000 euros que nous devrions leur rembourser pour cette discussion inutile que nous menons maintenant." a fait savoir Angelo Ciocca, du groupe Europe des Nations et des Libertés Ligue du Nord.
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