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Bataille à la BCE pour la diversité

Les eurodéputés ont rejeté la nomination du Luxembourgeois Yves Mersch au directoire de la Banque centrale européenne, pour protester contre l'absence de femmes dans cette instance.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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Le siège de la Banque centrale européenne, à Francfort (Allemagne). (JOHANNES EISELE / AFP)

EUROPE - Les eurodéputés ont infligé jeudi 25 octobre un camouflet aux dirigeants européens, en rejetant leur choix de nommer le Luxembourgeois Yves Mersch au directoire de la Banque centrale européenne (BCE). C'est la première fois depuis la création de l'institution, en 1998, qu'ils rejettent une nomination.

Ils ont ainsi voulu protester contre l'absence totale de femmes au directoire. Celui-ci devrait rester totalement masculin jusqu'en 2018, date prévue du prochain renouvellement, si Yves Mersch y entrait. Or les eurodéputés estiment que la présence d'une femme parmi les 23 membres du Conseil des gouverneurs de la BCE ne peut attendre.

"Club de vieux garçons"

Le Parlement européen a précisé que sa décision n'était pas fondée sur les compétences du candidat mais sur l'absence de choix. Les eurodéputés réclament depuis des mois au Conseil, qui représente les gouvernements, une liste de noms comprenant des femmes. "Il n'y a pourtant pas de pénurie de candidates qualifiées" pour la BCE et la nomination de l'une d'elles effacerait un peu "l'impression que c'est un club de vieux garçons", a commenté Philippe Lamberts pour les Verts.

"Le Parlement européen est clair : nous voulons la diversité. Un directoire de la BCE uniquement composé d'hommes en 2012 et jusqu'en 2018 n'est pas acceptable, a déclaré la libérale française Sylvie Goulard à l'AFP. J'attends maintenant du Conseil européen qu'il fasse preuve de bon sens, en retirant la candidature de M. Mersch, en proposant de nouveaux candidats et en remettant à plat le processus de nominations au sein des organismes européens."

En revanche, pour Corien Wortmann-Kool, vice-présidente du Parti populaire européen (centre-droit), "dans les circonstances économiques actuelles (…), il est irresponsable de prendre en otage un candidat qualifié pour des raisons de parité".

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