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Avion détourné par la Biélorussie : l'Europe est "en train de jouer un bras de fer, il ne faut pas le perdre", affirme un eurodéputé EELV

Selon Mounir Satouri, l'Union européenne, qui vient de fermer son espace aérien à la Biélorussie, doit désormais imposer des sanctions économiques au régime d'Alexandre Loukachenko.

Article rédigé par franceinfo
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Emmanuel Macron et le Premier ministre de Malte, Robert Abela, lors du Conseil européen, à Bruxelles, mardi 25 mai 2021. (VALERIA MONGELLI / HANS LUCAS)

Pour Mounir Satouri, eurodéputé EELV, l’affaire de l’avion détourné par la Biélorussie pour arrêter un opposant est "une vraie épreuve pour la diplomatie européenne", explique-t-il sur franceinfo mardi 25 mai. Les pays de l’Union européenne ont décidé lundi soir de fermer leur espace aérien à la Biélorussie et d’adopter des sanctions contre le régime. "On est en train de jouer un bras de fer, il ne faut pas le perdre", affirme Mounir Satouri.

franceinfo : Êtes-vous satisfait de la réponse européenne ?

Mounir Satouri : J’apprécie la réaction unanime des 27 États membres pour donner force à la position de l'Union européenne. On souffrait un peu du manque d'engagement des États membres pour donner une force à notre diplomatie. Je pense que les sanctions ciblées sont importantes dans leur symbole, même si on sait que jusqu'à là il y a 150 personnalités, dont le président [Alexandre Loukachenko], qui étaient l'objet de ces sanctions ciblées et cela n'a pas produit grand-chose. Mais c'est important de les tenir. Interdire le survol du territoire est important pour la sécurité de nos avions. Avec cette attaque de piraterie d'État, on a compris que l'espace aérien était plus sécurisé. Mais il faut aller du côté des sanctions économiques. La force de l'Union européenne, c'est son marché intérieur et sa capacité économique.

L'Europe est un grand partenaire économique. Je pense qu'il faut aller vers des sanctions économiques pour qu'on soit entendu.

Mounir Satouri, eurodéputé EELV

à franceinfo

Et puis, il faut exiger la libération de l'opposant [le journaliste Roman Protassevitch, interpellé à son arrivée à Minsk] et sa femme le plus rapidement possible. Ils étaient sous la protection de l'Union européenne dans le cadre de leur demande d'asile politique. On a été touchés en notre cœur, sur nos valeurs, sur nos principes. L'avion était européen, le pays de départ est européen, le pays de destination est européen. Cela ne peut pas rester sans réponse.

L’Europe joue sa crédibilité ?

L’Europe doit tenir son bras de fer. On est face à une situation grave. Les opposants sont traqués, plusieurs personnes sont mises en prison, et il n'y a aucune liberté de la presse. On est dans un entêtement qui n'est pas normal. Le message que les Européens doivent envoyer, c'est que ce n'est pas nous qui lâcherons. Il faut qu'on soit entendus. Nos demandes sont légitimes. Cet acte de piraterie d’État est anormal et il faut qu'on tienne bon jusqu'à ce qu'il y ait une réponse.

La France est-elle le fer de lance de la réaction européenne ?

C'est dans la durée que cela va se vérifier. Il ne faut pas que ce ne soit que du discours au moment où l'acte arrive. On est encore sous l'émotion de l'acte qui est terrible. ll faut tenir dans la durée. L'Europe est un géant économique sur la scène internationale, et souvent, on n'est pas à la hauteur. Je sens une solidarité des États membres qui entourent l'Union européenne. Je souhaite qu'il y ait des résultats et très vite qu’on garde cette solidarité. C'est une vraie épreuve pour la diplomatie européenne ce dossier. On n'a aucun argument pour ne pas faire et surtout, on n'a pas d'excuse. On a été vraiment frappés de manière dure, Il faut réagir. On est en train de jouer un bras de fer. Il ne faut pas le perdre.

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