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Au Royaume-Uni, la riposte au "camion raciste" s'organise

Le Premier ministre britannique souhaitait faire circuler des camions incitant les migrants clandestins à rentrer chez eux.

Article rédigé par franceinfo
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Publié Mis à jour
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Une image du ministère de l'Intérieur britannique montre un camion portant le message "go home", le 30 juillet 2013. ( MAXPPP)

"Go home or face arrest", "Rentrez chez vous ou risquez l'arrestation". Entre le 22 et le 26 juillet, six camions publicitaires ont circulé dans les rues de Londres (Royaume-Uni) avec ce message du gouvernement Cameron à l'intention des clandestins. A côté du texte, une paire de menottes et un autre message menaçant : "106 arrestations la semaine dernière dans votre quartier". A côté, un numéro pour envoyer un SMS et obtenir des informations.

Prélude à une campagne plus importante, ces six camions ont fait bondir de nombreux Britanniques et organisations de défense des droits de l'homme, note le Guardian (en anglais). Sur Twitter est apparu le hashtag #RacistVan (camion raciste) pour protester. Et la contestation a pris de l'ampleur.

Des "contre-camions"

Action la plus spectaculaire, une ONG de défense des droits humains, Liberty, a affrété ses propres camions qu'elle a envoyés silloner des points stratégiques, comme le ministère de l'Intérieur. Reprenant la typographie des camions "Go Home", ils affichent : "Ministère de l'Intérieur, réfléchissez-y à deux fois" et "Attiser les tensions et les divisions au Royaume-Uni illégalement ?". 

Comme l'explique le site des Observateurs de France 24, un porte-parole de l'ONG a estimé que ces camions étaients "méchants, racistes et probablement illégaux". Une autre ONG, le Forum des réfugiés et des immigrés de l'est de Londres, a décidé d'en avoir le cœur net en portant plainte.

Et des parodies

Mais Twitter n'a pas été en reste et les internautes ont commencé à railler et tourner en dérision l'initiative. Par exemple, en réalisant des photomontages.

Ici, on peut lire sur le camion : "Vous n'avez pas payé vos taxes ? Pas grave !", "0 arrestations", "Taxes non payées : nous demandons gentiment", "Envoyez : qui ? moi ? payer des taxes ? pour vous faire rabrouer gentiment  et n'avoir aucune amende ou pénalité". 

Celui-ci s'en prend directement à Lynton Crosby, stratège australien des conservateurs britanniques. Un homme très critiqué, expliquait le Telegraph (en anglais). 

Enfin, un fan des Monty Python menace : "Rentrez chez vous, ou risquez la crucifixion". 

D'autres encore ont copié des SMS adressés au numéro mentionné sur les camions.

On lit : "Bonjour. Je viens de rentrer chez moi à North London et je vois que j'ai oublié mes clés. Maman est partie à Bristol, papa au travail. Richard et Geraldine, les voisins, ne sont pas là non plus. Je crois qu'ils sont en vacances. Peu importe, je viens de voir un camion passer me disant d'envoyer un texto pour obtenir de l'aide pour rentrer à la maison. Un conseil ?" 

Ou encore : "Bonjour. J'ai entendu dire que c'était le numéro auquel adresser un texto si vous pensez que des gens devraient quitter le Royaume-Uni. J'aimerais quitter, avec toute la population écossaisse, le Royaume-Uni, pouvez-vous donner un conseil là-dessus ? La bonne nouvelle pour vous c'est que nous prendrons avec joie la population de 90 000 Asiatiques avec nous, pour que vous puissiez réduire votre 'nombre' un peu".

Une dernière a reçu un appel d'une vingtaine de minutes du ministère de l'Intérieur après avoir envoyé un texto. 

Elle a relaté sa conversation sur Twitter et dit avoir expliqué qu'elle voulait un taxi pour l'aéroport. Interrogée par le site des Observateurs, elle a expliqué : "J’ai envoyé un texto au numéro indiqué sur les camions. Le message que j’ai reçu en réponse me demandait si je voulais recevoir un coup de téléphone du ministère de l’Intérieur en hindi, ourdu, penjabi ou en anglais... Le ciblage racial était flagrant : pour moi ça montre que le gouvernement vise avant tout des personnes issues du sous-continent indien et non pas des immigrés blancs, comme des Australiens ou des Américains. Quiconque a une peau plus foncée et a déjà eu affaire aux services migratoires anglais saura de quoi je parle."

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