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Au bout de la nuit, un accord pour sauver l'euro - et la Grèce

Après plus de dix heures de discussions, un accord a été trouvé, qui efface une partie de la dette grecque (100 milliards), qui renforce le Fonds européen de stabilité financière, et qui recapitalise les banques européennes.
Article rédigé par franceinfo
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Le voilà, cet accord tant attendu. Il aura fallu une dizaine d'heures de négociations acharnées à Bruxelles pour que l'Europe se mette d'accord sur sa survie. Au final, la zone euro a été “à la hauteur des attentes”, selon la chancelière allemande Angela Merkel. “Nous avons adopté les éléments d'une réponse globale, d'une réponse ambitieuse, d'une réponse crédible à la crise que traverse la zone euro”, ajoute Nicolas Sarkozy.
_ “Une nouvelle époque, une nouvelle ère s'ouvre pour la Grèce”, explique son Premier ministre Georges Papandreou.

sarkozy euro

Car le plus difficile, cette nuit, a manifestement été de convaincre les banques de gommer une partie de la dette grecque - 100 milliards d'euros, qui correspondent à 50% des créances grecques. L'accord va finalement au-delà de celui du 21 juillet, qui ne prévoyait à l'époque qu'une décote de 21% des créances.
_ Cela devrait permettre de ramener la dette grecque à 120% de son PIB à l'horizon 2020, contre 165% aujourd'hui. Eviter le défaut de paiement. Et, au passage, débloquer, dès la semaine prochaine, la prochaine tranche de prêt, côté FMI.

Le bras de fer a duré une bonne partie de la nuit. Sarkozy, Merkel, mais aussi Christine Lagarde pour le FMI et Jean-Claude Juncker, le chef de file des ministres des Finances de la zone euro, ont mouillé la chemise.
_ L'Allemagne a notamment fait pression, exigeant un effort le plus important possible, supérieur à 50% ; faite de quoi la manière forte serait employée, pour imposer la restructuration de la dette.

Bref. En échange de cet effort conséquent demandé aux banques, un accord a été trouvé pour recapitaliser les établissements qui en auraient besoin. Des besoins à 106 milliards d'euros par l'Autorité bancaire européenne (EBA) ; mais les marchés estiment que les besoins sont nettement supérieurs. Le FMI a lui-même parlé de 200 milliards d'euros.

Quant au fonds de secours de la zone euro, le Fonds européen de stabilité financière (FESF), il va croître assez spectaculairement. Passer de 440 milliards à quelque 1.000 milliards d'euros, soit 4 à 5 fois plus. Pour éviter que la crise de la dette ne se propage en Italie et en Espagne.
_ A ce dispositif sera ajouté un autre mécanisme - qui reste à préciser, un fonds spécial adossé au FMI, qui accueillera les contributions des pays émergents, comme la Chine et la Russie.

L'Espagne et l'Italie sous observation

Pour éviter la contagion, l'Italie sera surveillée de près. Les engagements présentés hier ont été jugés satisfaisants par ses partenaires de la zone euro.
_ Rome s'est engagée à présenter les grandes lignes d'un plan de relance de la croissance d'ici la mi-novembre. L'âge de départ à la retraite sera porté à 67 ans en 2026, et un plan de cession d'actifs publics, pour au moins 5 milliards par ans, sera mené sur trois ans.

Quant à l'Espagne, la zone euro lui a demandé très formellement de faire des efforts “pour augmenter la croissance de façon à réduire le niveau inacceptable du chômage” - près de 21% de la population.
_ L'UE souhaita ainsi que Madrid réforme son marché du travail “pour accroître la
flexibilité au niveau des entreprises et de la main d'œuvre”.

Et puisqu'il faut d'abord balayer devant sa porte, selon le communiqué finale, les pays de la zone euro se sont tous engagés à adopter, d'ici la fin 2012, des règles d'or budgétaires pour un retour à l'équilibre des fonds publics. Vaste programme.

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