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Attentats de Boston : peut-on sécuriser un marathon ?

Le double attentat à l'arrivée du marathon de Boston lundi pose la question de la sécurité sur ces événements sportifs très populaires. Pour Joël Lainé, le directeur du marathon de Paris, face à ces menaces, les organisateurs sont "démunis".
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Toby Melville Reuters)

Peut-on assurer la sécurité à 100 % lors d'un évènement sportif d'envergure ? La question se
pose au lendemain des explosions qui ont
visé le marathon de Boston
lundi. Trois personnes sont mortes
et une centaine ont été blessées.

Il y a neuf jours, Paris
organisait son marathon. Le drame de Boston "interpelle " son directeur, Joël Lainé. Il sait
très bien que sécuriser un marathon est quasi impossible. Il y a des dizaines
de milliers de personnes, un parcours qui traverse toute une ville et une
course qui dure des heures. Lors des Jeux Olympiques de Londres, l'épreuve du
marathon est celle qui avait suscité le plus d'inquiétude de la part des
organisateurs.

"Face à un risque
d'attentat, nous somme démunis" (Joël Lainé, directeur du marathon de
Paris)  

Faut-il fouiller tout le
monde pour éviter le pire ? Lors d'un marathon, c'est impossible, explique Joël Lainé au Monde , "les
sacs qui contiennent les affaires des coureurs sont déposés dans des bus puis acheminés à l'arrivée.
Théoriquement, les coureurs n'en ont pas pendant l'épreuve, mais il y a des
ravitaillements le long du parcours
".

Il confie, en tant qu'organisateur, être désarmé
face à un risque d'attentat. "Notre
rôle est d'assurer la sécurité des marathoniens sur le
plan médical, mais nous n'avons pas la compétence de la police qui est de
démanteler des réseaux
".

Selon une source policière, "on ne peut pas fouiller tout le monde ni poster un policier tous les 100 mètres du parcours ".

Les organisateurs veillent à
la sécurité des coureurs, les forces de police assurent la sécurité (gestion du
plan de circulation), et la
préfecture prend un certain nombre de mesures supplémentaires. Sur ces mesures, explique Joël Lainé, "aucune publicité n'est
faite
".

Pour l'instant à Boston, l'enquête
ne privilégie aucune piste
. Talibans pakistanais ? Extrême-droite
américaine ? Dès 2011, lors d'une conférence au Qatar, Interpol avait mis en garde : "Aucune
manifestation sportive n'est à l'abri du terrorisme
". L'organisation
internationale appelait à plus de coopération entre les pays.

Le marathon de
Londres aura bien lieu

Dans ce contexte délicat, les
organisateurs du marathon de Londres, qui a lieu dimanche prochain, ont tenu à
rassurer les participants et la population : "Pas question d'annuler " a déclaré le ministre britannique des Sports
Hugh Robertson.

Une décision qu'approuve Joël
Lainé : "Annuler une épreuve si il n'y a pas de menace particulière,
c'est baisser les bras devant des gens qui perpétuent des actes odieux
", a-t-il confié sur France Info .

Le marathon de Paris a été
annulé une seule fois depuis sa création en 1991 pendant la première guerre du
Golfe.

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