Après l'indépendance du Kosovo, la peur de la contagion
Le moins que l'on puisse dire, c'est que la proclamation unilatérale d'indépendance effectuée hier par le Parlement de Pristina ne fait pas que des heureux.
_ Au premier rang des pays hostiles à la naissance du nouvel Etat : la Serbie, bien sûr, qui perd sa province sud, et la Russie. Belgrade annonce une "résistance pacifique de longue haleine" ; Moscou a demandé, dès l'annonce de cette indépendance, hier en début d'après-midi, une réunion d'urgence du Conseil de Sécurité des Nations-Unies. Réunion qui s'est tenue hier soir à New-York, et qui s'est achevée sans accord des membres du Conseil.
Le Président tchèque, Vaclav Klaus, évoquait dès hier le risque d'un effet "dominos" : il existe bel et bien. Immédiatement après le vote du Parlement kosovar, deux régions séparatistes et pro-russes de Géorgie, l'Abkhazie et l'Ossétie du sud, ont annoncé qu'elles allaient demander à la Russie et à l'Onu de reconnaître leur indépendance.
Mais ce risque de contagion n'existe pas que pour l'Europe Centrale : le Sri-Lanka par exemple, confronté à la lutte des séparatistes tamouls, a estimé que la déclaration d'indépendance du Kosovo constituait "un grave précédent, et pouvait menacer la paix mondiale". Plus près de nous, en Espagne, les indépendantistes basques parle d'une "leçon à suivre".
Les Etats-Unis et plusieurs grands pays européens ont d'ores et déjà annoncé qu'ils allaient reconnaître le nouvel Etat. Mais, même au sein de l'Union Européenne, tout le monde n'est pas sur la même ligne.
Dans l'immédiat cependant, c'est bien au Kosovo même que le risque est le plus grand : risque de sécession de la minorité serbe, dans le nord du territoire. Hier soir à Mitrovica, des grenades ont été lancées contre un bâtiment de l'Union Européenne, sans faire de victimes.
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