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Anna Bergholz, critique de cinéma et aveugle

Journaliste suédoise, Anna Bergholz a perdu la vue en 2002 mais s’est accrochée à sa passion, le cinéma. Malgré ce handicap, elle est aujourd’hui critique de films. Géopolis l'a rencontrée.
Article rédigé par Clara Crochet-Damais
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Helena Berzelius )

Anna Bergholtz exerce souvent son métier grâce au système d’audio-description. Il permet de décrire vocalement les images qui s’animent sur l’écran, et à cette spectatrice aveugle de suivre le film projeté. Un guide l’accompagne parfois aux séances pour lui décrire les scènes.

A 25 ans, Anna a perdu la vue à cause d’une arthrite rhumatoïde dont elle souffre depuis l’âge de trois ans.

Anna utilise ses oreilles pour comprendre un film ! «J’ai la mémoire de certaines images associées à certains sons, qui sont restées gravées dans ma mémoire», explique-t-elle. Mais elle admet avoir du mal à réaliser la critique des films de science-fiction. «Les images de synthèse et les effets sonores ont raison de ma compréhension», reconnaît-elle. Qu'importe, à la fin de son premier stage à la radio de Stockhom, en 2003, son maitre de stage est formel : «On a besoin de l'expérience d'Anna. Elle a quelque chose que d'autres journalistes-voyants n'ont pas».

Chef d’entreprise et écrivaine
Dans le même temps, Anna Bergholz est aussi chef d’entreprise. Elle a créé sa société de communication en 2004 (Annas Vision). Elle a aussi écrit plusieurs livres pour enfants. Et grâce à son entreprise, elle a même adapté un de ses livres (Trubble) en film d’animation familial, Here is Trubble. «C’est l’histoire du chien malicieux d’une famille qui devient chien d’aveugle», raconte-t-elle.
 
Pour finaliser la production de son film et le distribuer, Anna recherche des sponsors. A travers ce projet, elle entend faire passer un message universel : l’importance d’accueillir et d’accepter la différence. «Il y a des chiens d’aveugle partout dans le monde qui tiennent un rôle essentiel auprès d’handicapés, comme moi : sans Duncan, ma vie serait encore plus dure !», lâche-t-elle. 

Anna entend désormais témoigner de son expérience
La journaliste n’a pas peur du changement. En 2001, elle n’hésite pas à quitter Malmö, sa ville natale, pour s’installer à Stockholm. Et en 2006, elle rencontre Martin, ingénieur aéronautique canadien.
 
Consciente du caractère unique de son parcours, Anna entend désormais témoigner de son expérience. «Je souhaite montrer que les aveugles peuvent aller jusqu’au bout de leur passion comme les autres. Nous devons certes prendre des chemins de traverse, mais malgré tout, il est possible de parvenir au même objectif que les valides», conclut-elle.

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