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Angela Merkel et Nicolas Sarkozy ont plaidé lundi à Berlin pour une taxe sur les transactions financières

Une semaine après le rendez-vous manqué du 7 juin, les deux dirigeants se retrouvaient lundi pour tenter d'aplanir leurs divergences sur la gouvernance économique de l'UE et la sortie de crise.Ils ont décidé de demander au prochain G20 une taxe sur les transactions financières et une autre sur les transactions bancaires.
Article rédigé par France2.fr avec agences
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Nicolas Sarkozy et Angela Merkel affichent leur entente lundi 14 juin 2010 à Berlin (France 2)

Une semaine après le rendez-vous manqué du 7 juin, les deux dirigeants se retrouvaient lundi pour tenter d'aplanir leurs divergences sur la gouvernance économique de l'UE et la sortie de crise.

Ils ont décidé de demander au prochain G20 une taxe sur les transactions financières et une autre sur les transactions bancaires.

Mme Merkel et M.Sarkozy ont cherché à démonter lors de cette réunion suivie d'un dîner de travail à Berlin que le coupe franco-allemand est solide et reste "le moteur de l'Europe".

"Plus que jamais, l'Allemagne et la France sont décidées à parler d'une même voix, à assumer des initiatives communes, pour donner à l'Europe les moyens de ses ambitions légitimes et pour tirer les conséquences de crises à répétition dont nous ne voulons plus", a affirmé Nicolas Sarkozy lors d'une conférence de presse commune avec Mme Merkel.

Cette réunion entre la chancelière allemande et le président français se déroulait à trois jours du Conseil européen du 17 juin et à moins de deux semaines du sommet du G8-G20 au Canada.

Pour une gouvernance économique de l'UE
Lundi soir, les deux dirigeants ont défendu ensemble la nécessité d'un "gouvernement économique des 27 pays membres" de l'Union européenne. Mais ils ont estimé que l'UE n'avait pas besoin de nouvelles institutions pour coordonner sa politique économique.

"En cas de nécessité, s'agissant de la zone euro, nous nous réservons (la possibilité) de réunir les 16" pays membres de la zone, a dit M. Sarkozy.

"Il s'agit de pouvoir agir de manière pragmatique et opérationnelle", a dit de son côté Mme Merkel. "Nous avons besoin d'un gouvernement économique fort, plus fort que celui que nous avons à l'heure actuelle."

Elle a estimé "très important d'envoyer le signal en Europe qu'on ne veut pas des membres de première et de seconde zone" au sein de l'Union européenne.

L'Allemagne se rallie à la position française
Depuis 2008, et jusqu'ici en vain, le président français s'est fait le champion d'une gouvernance économique de la zone euro au niveau des chefs d'Etat et de gouvernement, sous l'oeil sceptique de l'Allemagne.

Pour Paris - où l'on veut éviter que la France soit un jour, à son tour, dans le collimateur des agences de notation et des marchés financiers après la Grèce, l'Espagne et le Portugal -, la crise de l'euro rend cette gouvernance encore plus pressante.

Longtemps hostile à l'idée même de gouvernement économique européen, Angela Merkel en a publiquement approuvé le principe le 4 février. En précisant qu'elle le concevait à 27. L'Allemagne reste obnubilée par un modèle de stabilité financière et monétaire et de quête de compétitivité au nom de laquelle elle a imposé de lourds sacrifices à sa population.

Les raisons du report du dîner
Le dîner prévu entre Nicolas Sarkozy et Angela Merkel lundi dernier et reporté d'une semaine avait relancé les spéculations sur un refroidissement diplomatique entre les deux pays.

Reporté sur proposition de Berlin selon un communiqué de l'Elysée, à la demande de Nicolas Sarkozy, selon des responsables allemands, le dîner du 7 juin était donc peut-être prématuré.

En réalité, ce report arrangeait à la fois la chancelière, à peine sortie de dures tractations avec ses partenaires libéraux du FDP, et le président français, encore mal informé du plan d'austérité allemand et soucieux de ne pas paraître à la traîne.

Dimanche, le ministre français du Budget François Baroin a réfuté sur iTélé toute brouille sérieuse entre Paris et Berlin tout en défendant l'effort de maîtrise des dépenses publiques annoncé par Paris.

Il a comparé les deux plans d'économie budgétaires dévoilés la semaine dernière. Selon François Baroin, "le plan allemand, c'est 80 milliards sur quatre ans à mettre en face de 100 milliards sur trois ans pour la France. On va dire que c'est au moins d'égale valeur si ce n'est que l'ambition française est quand même très exigeante et très élevée".

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