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Une première en Allemagne : un salaire minimum au 1er janvier

Si le salaire minimum existe en France, ce n’était pas encore le cas en Allemagne. Pour la première fois outre-Rhin, à partir du 1er janvier 2015, certains salariés allemands pourront en bénéficier. Explications.
Article rédigé par Catherine Le Brech
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
«8,50» euros par heure... installé devant le bâtiment de la chancellerie à Berlin, le 23 février 2011, par la fédération syndicale de l'Allemagne. Cette dernière demandait alors l'introduction d'un salaire minimum horaire en Allemagne. ( AFP PHOTO / JOHN MACDOUGALL)

Un minimum de 8,50 euros bruts de l’heure pour un salaire mensuel brut à 1473 euros pour 40h de travail. C’est peu et c’est beaucoup en Allemagne où il s’agit d’une première dans l’histoire du pays. En effet, l’Allemagne est l'un des pays européens qui compte le plus grand nombre de bas salaires avec près d'un emploi sur quatre.

Cette mesure, qui «constitue un défi surtout pour les secteurs employant à ce jour une main-d’œuvre bon marché», comme le montrent Les Echos sera étendue à partir de 2017. Une période de transition a été prévue pour les secteurs encore régis par un accord salarial négocié entre partenaires sociaux.
 
Dans un pays qui compte 39 millions de salariés et une population active de 42  millions de personnes (indépendants et professions libérales compris), 3,7  millions de personnes vont en bénéficier au 1er janvier 2015. Un million de plus au 1er janvier 2017.

Certaines catégories d’actifs n’y auront pas droit
Les exceptions concernent notamment les moins de 18 ans sans qualification, les apprentis en formation et les stagiaires de moins de trois mois (dans le cadre d’un stage obligatoire). Cela pour éviter que certains jeunes renoncent aux études ou à la formation pour toucher ce salaire minimum. Et aussi pour éviter les abus des stages à répétition.
 
Autre catégorie concernée, les chômeurs de longue durée pendant les six mois suivant leur embauche. Le but étant de favoriser leur réinsertion sur le marché du travail. Mais aussi les saisonniers agricoles. Ces derniers percevront bien le salaire minimum, mais il leur sera déduit le gîte et le couvert.

 
Réactualisation dès 2016
Car, en effet, un premier examen en vue d’une réévaluation aura lieu en 2016, pour un ajustement possible au 1er janvier  2017.
 
Quoi qu'il en soit, selon Le Monde, «si l’Allemagne a longtemps hésité à se doter d’un tel outil, la réforme a été adoptée au Parlement à une très grande majorité, et certains sondages attestent qu’elle est soutenue par près de 90% de la population». Certes, mais comme le montrait La Tribune début décembre les employeurs allemands n'ont cessé «de se montrer nerveux à l'approche de cette date fatidique».

Reste à savoir si la mise en place de ce «smic» aura un impact sur l'économie allemande… Et là, les avis divergent déjà. A l’avenir de trancher entre les pessimistes qui évoquent des destructions d’emplois et les optimistes qui projettent une augmentation de consommation…

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