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"La responsabilité individuelle en suffit plus" : l'Allemagne accentue ses mesures de confinement

Deux régions reprennent des mesures de strict confinement, les autres länder pourraient suivre, pour faire face à la nouvelle augmentation du nombre de malades du Covid-19.

Article rédigé par Ludovic Piedtenu - Édité par Noémie Bonnin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Une rue du centre de Munich, le 24 novembre 2020 (illustration). (CHRISTOF STACHE / AFP)

Dans sa lutte contre le coronavirus, l’Allemagne prend acte : sa stratégie est insuffisante pour vraiment contrer cette deuxième vague. Le reconfinement "léger" mis en place début novembre et prolongé en décembre n’a pas freiné le nombre de nouvelles infections sur une semaine. Au contraire : au plan national, c’est même l’inverse, il y a aujourd'hui 147 nouveaux cas pour 100 000 habitants, contre 120 il y a cinq semaines. En France, ce taux d'incidence est de 107, selon les derniers chiffres de Santé publique France de début décembre.

La Bavière, depuis minuit mercredi 9 décembre est entrée en confinement strict. La Saxe, la région la plus touchée du pays, le sera à partir de lundi prochain. Le reste du pays pourrait suivre, l’effet domino est à prévoir dans presque toute la République fédérale allemande. Quand une puis deux régions, comme ici la Bavière et la Saxe, prennent des décisions, on l’a vérifié depuis le début de cette pandémie, les autres suivent.

La stratégie de l’auto-responsabilité remise en question

L’heure est donc à un confinement beaucoup plus strict. L’inverse de ce qui avait été envisagé avec un peu plus de liberté entre Noël et la Saint Sylvestre. "Peut-être parce qu’on a collectivement sous-estimé cette deuxième vague", suggérait mardi le ministre-président de Bavière, Markus Söder, juste avant de voter l’état d’urgence pour ses 13 millions d’habitants.

"On doit prendre cette épidémie beaucoup plus sérieusement."

Markus Söder, ministre-président de Bavière

à franceinfo

"Il ne suffit plus d’appeler à la responsabilité individuelle, beaucoup participent de manière formidable, mais pour d’autres, c’est plus difficile, et puis il y a ceux qui n’entendent rien", a expliqué le responsable politique.

Cette stratégie de l’auto-responsabilité, plaidée par Angela Merkel et qui avait fait ses preuves lors de la première vague, montre aujourd'hui ses limites. Des premières régions la contestent. La chancelière devrait donc intervenir d’ici la fin de la semaine et suivre – on sait qu’elle leur prête une oreille attentive – cet appel rare, lancé hier par l’académie des sciences : si l’Allemagne veut s’en sortir, il ne faut aucun contact pendant les fêtes, selon ses scientifiques, la vie publique doit être mise au repos au moins jusqu’au 10 janvier.

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