L'appel à la prière du muezzin autorisé à Cologne : "Ça ne déclenche aucune malice, aucune hostilité", assure un élu de la CDU
Dans l’ouest de l’Allemagne, Henriette Reker, la maire sans étiquette de la grande ville de Cologne et son million d’habitants dont 120 000 musulmans, autorise les mosquées qui en feront la demande à un appel public à la prière du vendredi.
L’expérimentation de l’appel à la prière du muezzin à Cologne a été autorisée pour ces deux prochaines années. Cologne n'est pas la première à accorder ce droit aux musulmans en Allemagne. La première fois remonte à 1985 à Düren, à 40 km de là, et de très nombreuses autres villes du pays l'autorisent déjà. Mais de par sa taille, la nouvelle de Cologne qui tente l'expérience a fait la Une des journaux.
C'est dans le quartier d'Ehrenfeld, où se trouve la mosquée centrale et son minaret de 55 mètres, que l'on devrait prochainement entendre le premier appel public à la prière. "C'est une très bonne nouvelle pour la tolérance, pour l'intégration et pour la liberté, se réjouit un fidèle. C'est une seule fois par semaine le vendredi, car pour nous, les musulmans, c'est un jour de fête. Mais si le maire de Cologne veut l'autoriser tous les jours, ce serait encore mieux."
Pas plus de 5 mn avec un taux de décibels maximum
L'appel à la prière du muezzin ne doit pas durer plus de cinq minutes et sur les cinq prières quotidiennes, l'appel ne peut être public que pour celle du midi. Les 45 mosquées de la ville doivent faire une demande au préalable et en fonction des alentours et des voisins, un taux de décibels à ne pas dépasser leur est fixé. Le maire du quartier, l'écologiste Volker Spelthann nous reçoit dans son bureau.
"Les mosquées existent, elles ont toujours existé. Avant la construction de la mosquée centrale, il y en avait une autre à sa place. Et depuis les années 1980, l'appel du muezzin se pratiquait déjà, rappelle-t-il. On ne pouvait pas vraiment l'entendre, ni avec ce qui est proposé là. Ce n'est pas comme si on allait entendre l'appel à la prière partout dans Cologne".
"On se doit de respecter la loi fondamentale qui nous demande de veiller à ce que les communautés religieuses puissent pratiquer leur foi."
Volker Spelthann, élu écologisteà franceinfo
À gauche comme à droite, cette annonce ne fait pas débat. "Nous sommes un creuset multiculturel depuis 2001 et nous en sommes fiers, même si c'est parfois un processus difficile, déclare Martin Erkelenz du Parti chrétien démocrate, la CDU. Bien sûr, ça en préoccupe certains, mais ça ne déclenche aucune malice, aucune hostilité ou quoi que ce soit de ce genre". Avec son concept de liberté religieuse, l'Allemagne semble avoir des débats bien plus apaisés que certains de ses voisins.
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