Journée internationale des droits des femmes : un jour férié inédit à Berlin car "l’égalité n'est pas là"
À Berlin, près de quatre millions d'Allemands bénéficient pour la première fois ce 8 mars d'un jour férié pour marquer la journée internationale des droits des femmes.
"C’est une décision très importante qui nous donne du vent dans les voiles au niveau fédéral car l’égalité n’est pas là", a réagi la ministre allemande de la Famille, Franziska Giffey, face au calendrier spécial à Berlin. Pour la première fois, la journée internationale des droits des femmes y devient fériée, pour près de quatre millions d'habitants.
Berlin montre l’exemple
Dans une Allemagne fédérale, Berlin, à la fois capitale, ville et État, libre de décider de ses jours fériés, affiche sa différence par rapport au reste du pays. En portant haut ses couleurs progressistes, sa décision pourrait influencer quelques-uns des 15 autres États (Länder) allemands, et au-delà en Europe. Franziska Giffey, la ministre fédérale de la Famille, rappelle que la parité est loin d'être acquise. "Sur la question des salaires, 21% d'écart entre les hommes et les femmes en Allemagne, 53% pour les pensions de retraite", explique-t-elle.
Un chemin difficile
Mais faire de ce 8 mars un jour férié n’a pas été simple, se souvient Iris Spranger, élue sociale-démocrate d’un quartier populaire de Berlin, à l’origine d’une pétition en faveur de la mesure : "Dès le premier jour, nous avons eu le vent de face, et cette forte opposition venait des démocrates-chrétiens de la CDU, des libéraux du FDP et de l’extrême-droite AfD."
J’espère que les Berlinoises et les Berlinois vont profiter d’un joli week-end prolongé, mais ce doit être aussi une journée de lutte et que ça le soit chaque année !
Iris Spranger, élue de Berlinà franceinfo
Car la parité reste à gagner dans une Allemagne encore très patriarcale. Un siècle après l'obtention du droit de vote par les Allemandes, des Berlinoises veulent ce soir pousser un cri pendant 100 secondes. Et dès ce matin, sortir des chaises dans les rues et sur les places, s’asseoir et ne rien faire afin de prouver, disent-elles, que quand les femmes arrêtent de travailler, le monde ne bouge plus.
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