L'Assemblée nationale a donné, lundi 11 mars, son feu vert pour la naissance d'une assemblée parlementaire franco-allemande afin "d'approfondir la coopération" entre les deux pays, une initiative soutenue par les groupes d'opposition sauf la gauche de la gauche. La création de cette future assemblée commune, qui sera composée de cinquante députés français et autant d'élus allemands, doit maintenant être approuvée par le Bundestag.Une assemblée "unique en son genre"Elle siégera au moins deux fois par an publiquement sous la direction des présidents des deux assemblées et les séances auront lieu en principe alternativement en France et outre-Rhin. La première réunion de cette future assemblée doit se tenir à Paris le 25 mars, a indiqué le président de l'Assemblée nationale, Richard Ferrand.Devant les députés français – et une délégation d'élus du Bundestag présents dans les gradins –, le titulaire du perchoir a salué une initiative "unique en son genre" qui permettra "d'approfondir notre coopération pour travailler à l'harmonisation de nos droits". Parmi les autres missions de cette future institution : veiller à l'application des décisions prises dans le cadre des sommets ou des conseils des ministres franco-allemands, mais aussi travailler pour voir comment faciliter la vie des populations vivant en zone transfrontalière, qui résident en France et travaillent outre-Rhin ou l'inverse."En Europe, les choses ne doivent pas se décider à deux" La présidente du groupe socialiste, Valérie Rabault, a salué "une nouvelle étape" dans les relations entre les deux pays, plaidant pour que soient abordés, lors de la première réunion de la future assemblée, "les sujets qui fâchent", comme le niveau de la dette française et le niveau d'investissement pour l'Allemagne."L'idée du condominium franco-allemand nous insupporte. En Europe, les choses ne doivent pas se décider à deux", a estimé, lui, le chef des Insoumis Jean-Luc Mélenchon. Son homologue au sein du groupe communiste, André Chassaigne, a dénoncé un "optimisme aveugle" et un "accord interparlementaire corseté".