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Face à l'afflux de migrants, la ville de Berlin doit rouvrir un centre d’hébergement d’urgence fermé il y a deux ans

Situé dans l’ancien aéroport de la capitale allemande, ce centre est un lieu emblématique de la crise migratoire de 2015. Les récentes tensions en Afrique ont poussé de nombreux réfugiés à s'exiler jusqu'en Allemagne.

Article rédigé par Ludovic Piedtenu
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
En 2015, l'ancien aéroport de Tempelhof à Berlin avait accueilli un centre d'hébergement d'urgence pour les réfugiés. Photo d'illustration. (TOBIAS SCHWARZ / AFP)

Après une baisse constatée au plus fort de la pandémie de Covid-19, le nombre de réfugiés est à nouveau en hausse. La ville de Berlin a dû rouvrir un centre d’hébergement d’urgence, deux ans à peine après l’avoir fermé, sur le site de l’ancien aéroport de Tempelhof, lieu emblématique de la crise migratoire de 2015. Il a fallu réinstaller à la hâte des conteneurs pour recréer en plein hiver ce centre d’accueil - quatre fois plus petit que celui que les Berlinois ont connu au plus fort de la crise migratoire - avec 250 places pour héberger les derniers arrivés.

“Je suis arrivé en Allemagne le 31 janvier”, explique Ibrahima. Il fait partie des 90 premiers occupants du centre. Ce jeune guinéen de 22 ans a fui au mois de septembre le coup d’état des militaires dans la capitale Conakry. L’année 2021, un peu plus encore que les années précédentes, a vu nombre de pays africains connaître des situations de tension qui poussent les populations à fuir et pour certaines à chercher refuge en Europe. La France et l’Allemagne occupent le haut du classement européen comme pays de destination.

Peu de logements d'accueil disponibles

Jeté comme des milliers d’autres sur les routes de l’exil, Ibrahima raconte les nuits passées dehors en Algérie, au Maroc. Idem en Europe, en Espagne puis en France. “Le jour où je suis arrivé, ils m’ont dit si tu n’as pas de famille tu passeras la nuit dehors”, explique je jeune Guinéen. Une expérience similaire pour Éric, venu du Burkina Faso : "En France, j’ai même vu des gens dormir sous les tentes. Je ne veux pas quitter la misère, demander l’asile et dormir dehors."

À Berlin, il dort au chaud et au sec dans un bungalow équipé d’une douche et d’un WC, qu’il partage avec trois autres réfugiés. Chaque petite structure dispose de deux chambres et dans chacune d’elle, il y a une table, deux chaises, deux lits et deux placards. “Ce sont des logements temporaires qui n’ont pas l’air très jolis mais c’est comme des petits appartements, explique Monika Hebbinghaus, de l’office berlinois pour les réfugiés. Pour le moment, on ne peut rien leur offrir de mieux, 98% de nos logements sont occupés."

“Beaucoup de gens se tournent vers Berlin et ça s’accumule. On a toujours besoin de logements de réfugiés supplémentaires, poursuit Monika Hebbinghaus. En 2021, on eu 13 000 réfugiés à Berlin.” Soit deux fois plus qu’en 2020 ou 2019. Même si tous n’auront pas droit à une protection, Berlin doit se préparer à accueillir davantage que les 21 000 réfugiés actuels. La capitale allemande cherche constamment de nouveaux espaces.

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