En Allemagne, le secteur de la bière vit "une deuxième crise" à cause de la pénurie de gaz
Avec la pénurie de gaz due à la guerre en Ukraine, les producteurs de bière allemands redoutent de devoir stopper leur production.
La journée mondiale de la bière, qui a eu lieu le 5 août, n'était pas aussi festive que les années précédentes. En cette période de crise énergétique, les secteurs industriels et alimentaires, qui sont les plus gourmands en gaz, risquent de ralentir fortement leur production.
Le gouvernement allemand a chargé l'agence fédérale des réseaux d'énergie de classer les secteurs d’activité, ceux qui, en cas de pénurie d’alimentation en gaz, seront desservis en priorité en fonction de leur importance pour l’économie du pays. La bière étant une institution en Allemagne, les brasseurs ne veulent pas être oubliés de la liste, à l’image d’Ulrich Biene, porte-parole de la marque Veltins.
"Nous avons besoin de savoir si nous aurons accès au gaz dont nous avons besoin lors du maltage, la première étape dans la fabrication de la bière, pour ne pas vider d'un coup les rayons des supermarchés."
Ulrich Biene, porte-parole de la marque Veltinsà franceinfo
"Nous avons derrière nous la pire crise avec les mois de confinement lors de la pandémie, explique-t-il. Le secteur de la brasserie, et nous en particulier, glissons de la première crise vers la deuxième."
Une consommation en hausse, les prix aussi
La consommation de bière repart à la hausse en Allemagne, avec une augmentation de 6,5% sur les six premiers mois de l'année à la plus grande joie de Helmut Kurschat, un grand gaillard chauve qui tient la micro-brasserie Südstern à Berlin. "La bière ne va pas disparaître du marché !", assure-t-il. Mais il déplore, lui aussi, la flambée des prix de toutes les matières premières essentielles dans son commerce, les céréales, l'énergie, qui pèse aussi sur le coût des transports. "Cela va être plus cher et nous devons répercuter les augmentations sur les clients, nous n'avons pas le choix", argumente-t-il.
Il y a encore un an, le verre de bière blonde de 40 centilitres coûtait 3 euros 60 et aujourd'hui c'est 4 euros."
Helmut Kurschat, patron d'une micro-brasserieà franceinfo
La pénurie est telle, sur le verre en particulier, que les consommateurs sont invités à rapporter illico leurs bières vides à la consigne, après les avoir bu... avec modération, bien sûr.
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