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"Ça va nous occuper jusqu'à l'horizon 2040" : en Allemagne, le démantèlement des centrales nucléaires s'annonce très long

En 2011, après la catastrophe de Fukushima au Japon, le gouvernement d'Angela Merkel avait décidé de tourner le dos au nucléaire. Douze ans plus tard, les centrales ont été déconnectées, mais il reste maintenant un travail colossal : celui du démantèlement.
Article rédigé par franceinfo, Nathalie Versieux
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
La centrale nucléaire de Greifswald, à Lubmin, en Allemagne, le 6 septembre 2022. (STEFAN SAUER / DPA)

Les dernières centrales nucléaires d'Allemagne ont été déconnectées du réseau en avril dernier, marquant le début d’une ère nouvelle : celle du démembrement des installations. En ex-RDA, à Greifswald, au bord de la mer Baltique, le démantèlement a débuté au milieu des années 1990. Et les travaux ne sont toujours pas achevés, donnant un aperçu du travail de Titan qui attend le secteur.

>> Allemagne : la fin du nucléaire et d'une époque dans le Bade-Wurtemberg

Une dizaine d’ouvriers vêtus d’une combinaison de sécurité et d’un casque s’affairent autour de machines chargées de découper, poncer, ou passer au jet à haute pression des kilomètres de câbles et des tonnes de pièces métalliques.

Près de deux millions de tonnes de matériaux, dont un tiers est radioactif, doivent ainsi être recyclées ou préparés pour les centres de stockage. "Dans cette salle de découpage, on découpe des composants majeurs comme les pressuriseurs et ça va nous occuper jusqu'à l'horizon 2040", explique Kurt Radloff, porte-parole du site.

Pas encore de site de stockage 

Finir d’ici 2040, comme le prévoit la loi, est un vrai défi pour les producteurs d’électricité chargés du démantèlement et confrontés à une pénurie de main-d’œuvre. Ils souffrent surtout de l’absence de centre de stockage pour les 17 000 tonnes de déchets les plus radioactifs, qui devront reposer sous terre pendant un million d’années. Une question politiquement explosive. Les autorités ont reporté à 2068 la question du choix du site, et suivront 60 années supplémentaires pour sa construction.

Une absurdité pour Jörg Viermann, directeur des ventes de la société spécialisée GNS : "Mon opinion personnelle est qu'on aurait pu avoir un centre de stockage pour les déchets hautement radioactifs. À mon avis, cela a été jusqu'à présent été empêché pour des raisons purement idéologiques. Si on demande aux Finlandais ce qu'ils en pensent ils vous diront : 'Chers Allemands, vous êtes frappés !'"

 Au total, 33 réacteurs allemands doivent être démantelés dans les années à venir.

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