Allemagne: le boom de l’immigration freine la chute démographique
L'Allemagne devrait perdre environ 10 millions d'habitants d’ici 2060. Sa population devrait osciller entre 68 et 73 millions, selon les projections démographiques présentées, le 28 avril 2015 à Berlin, par l'Office fédéral de la statistique (Destatis). En 2009, ce même institut prévoyait entre 65 à 70 millions d'habitants pour la même période.
Cette légère «amélioration» s'explique par le boom récent de l'immigration vers la République féderale. Depuis 2011, le solde migratoire (la différence entre le nombre de personnes s'installant dans le pays et le nombre de personnes le quittant) annuel s'est envolé pour atteindre plus d'un demi-million de personnes en 2014 (et probablement autant en 2015). Une première depuis vingt ans: en 1993, le solde migratoire avait été de 462.000 personnes, rappelle Le Monde.
Réfugiés afghans ou syriens
L'immigration Outre-Rhin résulte de l'ouverture du marché du travail allemand aux pays d'Europe de l'Est. Polonais, Roumains et Hongrois sont venus tenter leur chance. La crise économique au sud de la zone euro, fournit également de la main d'oeuvre venant d'Espagne, d'Italie et du Portugal. Trois pays, avec la Grèce, où la hausse du chômage a contribué à l'afflux d'immigrés en Allemagne: leur nombre a été multiplié par trois ces dernières années. L'immigration provenant de pays non européens représente quant à elle moins d'un quart du total, même si l'Allemagne reste une destination privilégiée pour des réfugiés afghans ou syriens.
«L'évolution sur une longue période (...) laisse prévoir une accalmie migratoire pour l'avenir», a souligne néanmoins Roderich Egeler, président de Destatis. D'autant que les Turcs, communauté immigrée la plus importante Outre-Rhin sont désormais plus nombreux à rentrer dans leur pays qu'à rester en Allemagne. Les principaux scénarios de Destatis tablent sur un solde migratoire annuel moyen situé autour de 100.000 et 200.000 personnes après 2020.
Explosion du déficit des naissances
Viellissement oblige, le déficit des naissances (différence entre les naissances et les décès) devrait exploser passant d'un peu plus de 200.000 en 2013 à plus de 500.000 en 2050, selon Destatis. «Le déficit des naissances sur longue période est nettement plus élevé que l'excédent migratoire sur longue période», précise M. Egeler.
Le changement démographique reste l'un des axes majeurs de la politique d'Angela Merkel pour les années à venir dans un pays où le taux de natalité allemand, trop bas, est proche de 1,4 enfant par femme alors que le seuil de renouvellement des générations se situe à 2,1 enfants.
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