Allemagne : 30 000 personnes suspectées dans une affaire de pédopornographie de grande ampleur
Le procès d'un homme de 42 ans, à l'origine de ce scandale, doit s'ouvrir au mois d'août.
L'Allemagne face au fléau de la pédopornographie. Les autorités allemandes ont annoncé lundi 29 juin enquêter sur 30 000 personnes suspectées d'activités pédocriminelles sur internet. "Je ne m'attendais pas, même de loin, à l'ampleur des abus d'enfants sur le net", s'est alarmé lors d'une conférence de presse Peter Biesenbach, ministre de la Justice de la région de Rhénanie du Nord-Westphalie (ouest du pays) où le scandale a éclaté à l'automne dernier. Les enquêteurs ont découvert des éléments "profondément troublants", a-t-il indiqué, précisant que "la maltraitance des enfants en ligne est plus répandue que nous ne le pensions auparavant".
Ces enquêtes sur des cas de maltraitance, abus et diffusion de méfaits sur des enfants filmés pendant des années ont débuté en octobre dernier avec l'arrestation d'un homme âgé de 42 ans à Bergisch Gladbach, près de Cologne. Plus de 70 suspects ont déjà été identifiés dans toute l'Allemagne, dont plusieurs sont actuellement en procès. En mai dernier, un soldat de 27 ans a été condamné à dix ans de prison et placé dans un hôpital psychiatrique. Jusqu'à présent, au moins 40 victimes ont été recensées dans ce qui s'apparente à l'un des plus gros scandales de pédocriminalité en Allemagne.
Sortir les pédocriminels de l'anonymat d'internet
Les enquêteurs ont été alertés par des policiers canadiens ayant découvert des contenus pédopornographiques en provenance de cette région de l'ouest du pays. C'est alors qu'a été arrêté l'homme de 42 ans, dont le procès doit commencer en août. Les enquêteurs avaient retrouvé dans son appartement d'immenses quantités de matériel pédopornographique. Dans la foulée, ils ont aussi mis au jour l'existence de divers groupes de discussion comptant plusieurs milliers de participants. Ces destinataires de "chats" sont à présent dans le collimateur de la justice allemande. "Nous voulons sortir de l'anonymat d'internet les auteurs qui abusent des enfants et ceux qui les soutiennent", a déclaré le ministre de la Justice.
"Les auteurs qui communiquent dans les forums considèrent la maltraitance des enfants comme 'normale' et trouvent un grand nombre de personnes partageant les mêmes idées. Les seuils d'inhibition baissent. Et c'est ce qui caractérise cette situation sur le plan pénal", a-t-il prévenu. "Si nous voulons lutter activement contre la maltraitance des enfants sur internet, nous devons également parler de la réglementation légale sur le stockage des données. L'un ne fonctionne pas sans l'autre", a-t-il ajouté.
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