Cet article date de plus d'onze ans.
Albert Londres, une vie de reporter
Publié le 30/04/2013 16:47
Mis à jour le 13/06/2013 19:11
Temps de lecture : 1min
Albert Londres, qui voulait devenir poète, est l’un des plus grands journalistes de son époque et une référence pour de nombreux reporters à travers le monde. Né le 1er novembre 1884 à Vichy, il meurt le 16 mai 1932, à l’âge de 48 ans.
Ses enquêtes très fouillées faisant de nombreuses références à l’Histoire, aux textes de lois de l’époque, ont souvent créé de terribles polémiques. Mais elles ont permis de mettre au grand jour les incohérences des systèmes politiques et, au final, de pouvoir amener des changements importants. Par exemple, ses enquêtes sur les conditions d’internement dans les bagnes et les asiles d’aliénés seront revues et améliorées.
Tous les ans depuis sa mort, l'Association du Prix Albert-Londres décerne le prix de Grand Reporter de la presse écrite au meilleur journaliste français. En 1985, Henri de Turenne, réalisateur pour la télévision, demande que soit créé le prix Grand Reporter de l'audiovisuel.
Albert Londres entre au Matin, comme «chambrier», journaliste parlementaire. Mais il ne signe pas encore ses papiers.
Son goût pour l’aventure et son attirance pour l’Orient l’amènent à demander à sa rédaction de partir voyager à l’étranger. Celle-ci refusant, il la quitte pour le célèbre Petit Journal.
Réformé, il devient correspondant de guerre. Son premier article raconte L’Incendie de la Cathédrale, le 19 septembre 1914 par les bombardements allemands.
En 1915, il voyage en Serbie, en Grèce, en Turquie et en Albanie.
En 1919, il parcourt le monde. Il se rend à Beyrouth au Liban, en Espagne puis en Italie. Son reportage, qui remet en cause les conditions de paix en Italie, lui vaut d’être licencié du quotidien en 1919 sur ordre de Clemenceau. (Prix Albert Londres )
par L’Excelsior, un journal illustré. Ses reportages décrivent la vie sous le régime bolchévique de l’Union soviétique. Il écrit également des portraits d’hommes célèbres tels que Lénine et Trotski.
Puis c’est au tour de l’Asie, avec des reportages sur le Japon, la Chine et l’Inde, où il rencontre Nehru, Gandhi et l’immense artiste Tagore.
Devenus célèbres, ses reportages sont publiés en livres chez Albin Michel.
Dès 1923, il intègre Le Petit Parisien. (Prix Albert Londres )
utilise ses reportages pour dénoncer les injustices faites aux hommes et aux peuples opprimés.
Il dénonce les conditions d’incarcération des prisonniers dans les bagnes de Cayenne, la légitimité d’interner des fous dans les asiles ou l’absurdité des demandes de performances inhumaines réclamées aux cyclistes du Tour de France.
Entre 1927 et 1929, il dénonce le trafic des femmes françaises prostituées en Argentine. Puis écrit sur l’exploitation des Noirs qui construisent les voies ferrées en Afrique, ou encore sur la colonisation. Sans oublier le problème de la déforestation.
Alors que l’antisémitisme se répand en Europe, il part en Palestine. Il se prononce pour la création d’un Etat israélien.
Dans les Balkans, il enquête sur les nationalistes macédoniens, les Comitadjis. (Prix Albert Londres )
peu avant sa mort, il réalise à Shangaï son dernier reportage sur le conflit armé entre le Japon et la Chine, prélude à la seconde guerre sino-japonaise.
Son enquête l’amène à s’intéresser aux trafics de l'opium et d’armes des triades chinoises.
Ce reportage sulfureux, qui devait faire l’effet d’une bombe d’après son auteur, brûlera malheureusement dans l’incendie du bateau sur lequel était monté le journaliste. (Prix Albert Londres )
le paquebot Georges Philippar, où vient d’embarquer le grand reporter pour rentrer en France, prend feu en pleine mer Rouge.
Pour ajouter au mystère entourant sa mort, un mécanicien témoigne avoir vu un homme ressemblant à Albert Londres tomber à la mer.
Alors qu’une polémique éclate sur les raisons réelles de sa mort, a-t-il été assassiné, victime d’un attentat ou d’un simple accident, le couple Lang-Willar à qui il avait confié ses découvertes meurent eux aussi dans un accident d'avion.
Les nombreuses interrogations qu’a suscitées sa mort restent encore aujourd’hui sans réponse.
(Prix Albert Londres )
qui est décédée en 1975, a consacré sa vie à la mémoire de son père Elle crée le Prix Albert Londres, le 16 mai 1932.
Sa mère étant morte quand elle était bébé, elle est été élevée par sa grand-mère et son père quand il n’est pas à l’autre bout du monde. Fascinée par la personnalité et le travail de ce dernier, elle publie une biographie, peu de temps après sa mort.
Son dernier souvenir est un télégramme qu’Albert Londres lui envoie peu de temps avant le drame qui va lui coûter la vie. «Tout va bien. J'embarque toujours sur le Georges-Philippar. Venez à Marseille me chercher le 28 mai.»
(Prix Albert Londres )
Albert Londres est décerné en 1933 à Emile Condroyer.
(De gauche à droite, Emile Condroyer, Charles Pettit, Ludovic Naudeau, Jacques de Marsillac, Louis Ronfaud, Maral Bureau, Pierre Mille et Florise Londres). (Prix Albert Londres )
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