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Affaire Findus : Benoît Hamon convoque une réunion de crise à Bercy

La découverte de viande de cheval dans des plats de boeuf en Grande-Bretagne et en France illustre la complexité des chaînes de production alimentaire et la fragilité de la traçabilité et des contrôles sanitaires en Europe, de l'étable à l'assiette du consommateur. Le ministre de la Consommation annonce une réunion de crise lundi avec des représentants de la filière viande à Bercy pour "tirer les premières leçons" de cette affaire.
Article rédigé par Cécile Quéguiner
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Maxppp)

Alors que tous les acteurs concernés par l'affaire de la viande de cheval dans les lasagnes se rejettent la faute, les autorités publiques s'emparent du sujet. Le ministre de la Consommation annonce une réunion de crise lundi à Bercy avec des représentants du gouvernement et de la filière viande. Pour Benoît Hamon, "il s'agit de faire le point avec l'ensemble des acteurs de la filière agroalimentaire, de ce qui s'est passé et de pouvoir en tirer les premières leçons ". 

Pas assez de contrôles officiels

Car plusieurs questions restent en suspend. Y a-t-il eu tromperie délibérée ou erreur de livraison ? A quel niveau de la chaîne ? Qui a failli ? Les contrôles ont-ils été suffisants à chaque étape du processus ? Et in fine , qui doit contrôler ? "On a vraiment la convergence de problèmes sur l'information que l'on donne au consommateur, le contrôle que l'on effectue et sur le fait de savoir qui contrôle , estime le président de l'association de consommateurs UFC-Que choisir Alain Bazot.

"Un laisser-aller blâmable de la législation communautaire" (UFC-Que choisir)

Pour le patron de l'UFC-Que choisir, cette affaire démontre "un laisser-aller blâmable de la législation communautaire. Il y en a assez de cette tendance au désengagement du contrôle des autorités publiques ". Olivier Andrault, spécialiste de l'alimentation à l'UFC, renchérit : "Les services des fraudes en France ou en Grande-Bretagne n'ont depuis longtemps plus les moyens de faire des contrôles systématiques, car il y a une diminution graduelle des effectifs ". 

"Nous avons un système de contrôle vétérinaire en France de très grande qualité ", se défend pourtant le ministre délégué à l'Agroalimentaire, Guillaume Garot, qui attend les résultats de l'enquête pour "savoir s'il y a matière ou non à modifier la réglementation européenne ". 

"J'ai des interrogations surtout sur le savoir-faire professionnel des personnes qui ont travaillé cette viande " (Michel Dantin)

Pour Michel Datin, UMP, député européen et membre de la Commission Agriculture du Parlement européen, il n'y a pas au contraire de problème de traçabilité "puisqu'on est arrivé à remonter toute la chaîne jusqu'en Roumanie ". Lui met en cause les professionnels qui ont eu à manipuler cette viande : "la viande d'un boeuf ou d'un cheval, ce n'est pas tout à fait la même chose. J'ai des interrogations sur le savoir-faire professionnel des personnes qui ont travaillé cette viande". Et de plaider pour des contrôles et des analyses supplémentaires par des laboratoires indépendants sur ces chaînes de production très longues.  

Entre sécurité et traçabilité alimentaire

La question est enfin de savoir de quels contrôles on parle ? Car ici, il n'y a priori pas matière à s'inquiéter de problèmes sanitaires. Il s'agit juste de savoir ce que l'on mange, l'authenticité du contenu de son assiette. Un logiciel Trace existe, permettant le contrôle de l'origine des produits. 

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